Le premier ministre Stephen Harper attribue à une désinformation orchestrée par les syndicats le courant d'opposition à la réforme fédérale du programme d'assurance emploi.

C'est ce qu'il a indiqué jeudi, en point de presse, à Rivière-du-Loup, où il était venu annoncer un prêt de 9,2 millions de dollars à l'entreprise Premier Tech, un des fleurons de la région en matière d'innovation et d'exportation.

Un comité d'accueil formé d'une centaine de manifestants affiliés à la CSN attendait le premier ministre, mais il a été gardé à bonne distance de l'usine où l'annonce était faite.

«C'est essentiel de dire qu'il y a beaucoup de mauvaise information sur ça», a fait valoir le premier ministre.

Car il est faux de prétendre, comme certains syndicats ont véhiculé, que son gouvernement veut s'en prendre aux travailleurs saisonniers, a-t-il dit.

«J'ai lu que certains syndicats ont dit qu'on va couper les travailleurs saisonniers. C'est tout à fait faux. On n'a pas l'intention de faire ça. Au contraire», a-t-il ajouté.

M. Harper n'a pas manifesté d'ouverture pour apporter des amendements à sa réforme entrée en vigueur en janvier, malgré la multiplication des manifestations depuis quelques semaines, particulièrement au Québec, où se trouve une proportion importante des travailleurs saisonniers du pays, dans les secteurs du tourisme, de la forêt et des pêches.

À maintes reprises, au cours des dernières semaines, le gouvernement du Québec a joint sa voix au concert de ceux qui dénoncent l'impact qu'aura la réforme du programme d'assurance-emploi sur les travailleurs saisonniers. Québec craint que de nombreux travailleurs qui ne pourront plus se qualifier à l'assurance-emploi doivent recourir à l'aide sociale, un programme qui relève de Québec et non d'Ottawa.

«On veut que les gens travaillent», a insisté M. Harper, pour justifier les changements imposés au programme d'assurance-emploi.

La création d'emplois est sa «priorité première», a-t-il dit.

Il a ajouté qu'il n'allait jamais abandonner les travailleurs saisonniers dans le besoin.

Avec sa réforme, au contraire, le gouvernement «cherche des façons de mieux connecter des gens aux jobs».

En après-midi, toujours à Rivière-du-Loup, M. Harper s'est entretenu avec des leaders de la région, dans le cadre des consultations prébudgétaires qu'il mène à travers le pays.

C'est la deuxième fois ce mois-ci que M. Harper vient au Québec. Il était venu à Québec et Lévis au début du mois.

L'annonce faite à Rivière-du-Loup visait à créer ou confirmer environ 200 emplois chez Premier Tech, une entreprise qui emploie 2300 personnes dans une vingtaine de pays et qui exporte la majeure partie de sa production.

Le soutien financier d'Ottawa devrait permettre à l'entreprise de créer et mettre en marché une centaine de nouveaux produits, un projet qui nécessitera un investissement total de 45,9 millions $.

À cette fin, Ottawa a consenti un prêt de 9,2 millions $, somme qui vient s'ajouter à une subvention de 5,1 millions $ du gouvernement du Québec qui avait été annoncé précédemment. Personne du gouvernement québécois n'avait été invité à l'annonce de jeudi.

L'entreprise Premier Tech est spécialisée dans l'horticulture et l'assainissement des eaux, principalement dans la transformation de la tourbe.