Le NPD de la Nouvelle-Écosse s'attaque à Hydro-Québec dans une nouvelle publicité partisane qui cherche à discréditer le Parti libéral de la province maritime en vue d'une campagne électorale dans les prochains mois.

Cette attaque survient au moment où la société d'État québécoise est montrée du doigt de toutes parts dans l'est du Canada, dans les débats qui entourent le projet hydroélectrique de Muskrat Falls.

Une cause entendue depuis la semaine dernière par la Cour suprême de Terre-Neuve réclame que le projet soit déclaré inconstitutionnel parce que la possibilité qu'Hydro-Québec puisse éventuellement le bloquer en vertu d'une entente contractuelle des années 1960 le rend trop incertain. Hydro a refusé de se prononcer sur cette possibilité.

Le projet de Muskrat Falls propose de transporter de l'hydroélectricité produite sur le Bas-Churchill, au Labrador, jusqu'à Terre-Neuve et ensuite jusqu'à la Nouvelle-Écosse, en passant par deux câbles sous-marins. Il est évalué à plus de sept milliards de dollars.

Il a été vivement dénoncé par le gouvernement du Québec et ne fait pas l'unanimité non plus dans les provinces atlantiques.

«Dépendre du Québec»

Cette semaine, le débat a gagné la précampagne électorale de la Nouvelle-Écosse, avec une publicité négative lancée par les néo-démocrates du premier ministre Darrell Dexter, qui tirent de l'arrière dans les sondages.

La publicité s'en prend directement à la société d'État québécoise, rappelant au souvenir des électeurs néo-écossais le contrat hydroélectrique de 1969 que plusieurs à Terre-Neuve dénoncent comme étant une injustice historique. Il permet l'achat d'hydroélectricité de Churchill Falls à un prix jugé dérisoire.

«Nous ne savons pas grand-chose [du chef libéral] Steve McNeil, mais nous savons qu'il est opposé à de l'énergie de l'Atlantique propre de Muskratt Falls», dit le message néo-démocrate qu'on peut visionner sur YouTube.

«Plutôt, il dit que la Nouvelle-Écosse devrait dépendre du Québec pour son énergie. Ses collaborateurs sont déjà en communication avec Hydro-Québec.»

«M. McNeil aurait peut-être dû demander aux gens de Terre-Neuve-et-Labrador comment Hydro-Québec les a traités!» ajoute-t-on.

«Si vous voulez qu'Hydro-Québec contrôle notre énergie, Stephen McNeil est votre homme, conclut le message publicitaire. Si vous voulez un avenir énergétique abordable et généré dans l'Atlantique, il ne l'est pas.»

Hydro-Québec n'a manifesté aucune réaction: «On ne commentera pas dans ce débat politique interne à la Nouvelle-Écosse», a déclaré une porte-parole, Ariane Connor.