Vendredi, Pauline Marois rencontrera Stephen Harper pour la deuxième fois depuis son élection. Les premiers ministres du Québec et du Canada annonceront ensemble en début d'après-midi un projet de revitalisation du quartier du traversier de Lévis. Ils auront ensuite un entretien privé.

Mme Marois en profitera notamment pour parler du régime d'assurance emploi, dont elle veut rapatrier la responsabilité. Québec dénonce la réforme réalisée par le gouvernement conservateur l'année dernière. Les deux feront peut-être aussi le point sur l'Accord économique et commercial global Canada - Union européenne, dont les négociations sont dans la dernière ligne droite. Une entente pourrait être signée dans les prochaines semaines.

Mme Marois fera ensuite rapport de cette rencontre au cours d'une conférence de presse, à laquelle M. Harper ne participera pas. Organiser une conférence de presse avec le gouvernement conservateur est toujours compliqué, car le bureau de M. Harper limite le nombre de questions et décide qui les pose, ce que n'approuve pas le gouvernement péquiste.

Résultat: Mme Marois et M. Harper feront leur annonce commune demain vers 14h30 à Lévis. Mme Marois quittera la salle et M. Harper répondre à un nombre limité de questions des journalistes. Les deux premiers ministres iront ensuite se rencontrer. Et au terme de la rencontre, Mme Marois fera sa propre conférence de presse, où elle pourra parler de sa rencontre.

«Le point de presse conjoint n'a pas lieu parce que la pratique courante au Canada quand le premier ministre voyage, c'est de ne pas faire de point de presse avec les premiers ministres provinciaux. La même chose s'est passée la semaine dernière en Ontario», a expliqué Carl Vallée, attaché de presse de M. Harper. Il rapporte que le premier ministre parlera d'économie, de croissance économique et de création d'emplois avec Mme Marois. «On a déjà dit qu'on ne voulait pas rouvrir les vieilles chicanes, mais qu'on était prêt à travailler avec le gouvernement du Québec pour travailler sur l'économie.»

Mme Marois et M. Harper s'étaient vus l'automne dernier au sommet de la Francophonie, à Kinshasa. Il s'agissait d'une «prise de contact», avait précisé Mme Marois, qui ne voulait pas soumettre de «liste d'épicerie» au fédéral.

M. Harper avait annoncé la reconstruction du Manège militaire en novembre dernier, mais il avait attendu le matin de la conférence de presse pour inviter un représentant du gouvernement péquiste, qui n'était pas disponible à un si court préavis.

Les députés péquistes se réunissent jusqu'à demain midi à L'Estérel, dans les Laurentides, en prévision de la rentrée parlementaire. Le Conseil des ministres s'y réunit aussi aujourd'hui. Mme Marois revient tout juste de sa mission économique à Davos, à Londres et en Écosse.