L'avion-cargo qui avait été prêté par le Canada à la France pour une semaine restera finalement sur place pendant un mois afin de soutenir l'offensive militaire au Mali, a annoncé jeudi le gouvernement conservateur.

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, et le ministre des Affaires étrangères, John Baird, ont confirmé que le C-17 Globemaster continuera à assurer le transport de matériel et de militaires entre la France et Bamako jusqu'au 15 février. Ils ont insisté sur le fait que l'appareil ne servirait pas aux opérations de combat.

«Notre gouvernement a un excellent bilan en matière de soutien aux efforts internationaux visant à combattre les activités terroristes», a déclaré le ministre MacKay dans un communiqué conjoint. «Cette ressource militaire canadienne fournit à la France une importante capacité de transport stratégique qui lui permet d'augmenter la stabilité et la sécurité dans la région.»

Selon certaines sources au sein du ministère de la Défense, aucun autre soutien ne sera fourni pour la suite de cette opération militaire.

Des rumeurs avaient plus tôt circulé selon lesquelles Ottawa enverrait un appareil Hercule C-130J pour assurer le transport de troupes au Mali.

Les soldats français et maliens tentent de reprendre le contrôle de la partie septentrionale du pays, actuellement sous le joug de groupes liés au réseau terroriste al-Qaïda.

Le premier ministre Stephen Harper a déjà écarté l'hypothèse d'une implication militaire «directe» dans cette campagne militaire, qui a débuté le 10 janvier avec l'arrivée de 2500 soldats français dont la mission est de défendre la capitale malienne. Il a toutefois consulté les partis d'opposition afin d'en venir à un consensus sur cette question.

Le ministre des Affaires étrangères, lui, a voulu rassurer jeudi ses alliés en faisant valoir que le Canada comprenait bien le danger que représente la présence d'une succursale d'al-Qaïda qui contrôle le territoire et entraîne des djihadistes en Afrique du Nord.

«Le Canada est un partenaire résolu dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, a déclaré le ministre Baird. Nous sommes conscients des nombreuses difficultés auxquelles font face le Mali et ses voisins en ce moment, et nous sommes disposés à faire notre part pour la population du Sahel.»

L'Union africaine et les pays frontaliers du Mali, eux-mêmes aux prises avec des insurgés islamistes, exercent des pressions sur Ottawa, qu'ils aimeraient voir intervenir militairement dans le conflit malien.

M. Baird a affirmé que le Canada avait démontré qu'il était prêt à aider, mais il a tracé une ligne de façon assez nette. «Notre gouvernement poursuit également sa réflexion quant aux contributions que nous pouvons apporter dans des domaines autres que militaires», a-t-il fait valoir.

Le Mali, qui était jadis l'une des démocraties les plus stables d'Afrique, a été plongé dans une situation très délicate lorsque des officiers militaires ont perpétré un coup d'État en mars 2012. Ce putsch a été condamné à l'échelle internationale et a amené le gouvernement Harper à suspendre ses programmes humanitaires dans ce pays.