Le Canada pourrait prolonger son soutien logistique à la mission militaire française au Mali, mais le premier ministre Stephen Harper souhaite d'abord obtenir un consensus sur la marche à suivre.

«Nous sommes en train de considérer notre participation, a-t-il indiqué lors d'un passage à Cambridge, en Ontario. Je suis en consultation avec les partis de l'opposition et aussi avec nos collègues. Nous voulons aider d'une façon qui va faire consensus au Canada.»

La semaine dernière, le gouvernement Harper a mobilisé un avion militaire C-17 pour appuyer la mission internationale visant à déloger les islamistes du nord du Mali. Son rôle est de transporter du matériel et des troupes, mais seulement pour une semaine.

Le président français, François Hollande, a depuis demandé à M. Harper d'accroître ce soutien.

Bien qu'il n'ait pas encore donné suite à cette requête, le premier ministre a une fois de plus exclu que des troupes canadiennes soient dépêchées sur les lieux pour prendre part aux combats.

«Nous ne voulons pas d'une mission militaire directe», a-t-il martelé.

Entretien avec le NPD

Une source néo-démocrate a confirmé que Stephen Harper s'est entretenu dimanche avec le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, au sujet du rôle limité que joue le Canada dans la mission militaire française au Mali.

Durant cet entretien, il a été uniquement question de prolonger l'aide logistique du Canada.

«Le premier ministre n'a jamais évoqué la possibilité d'envoyer des soldats canadiens au Mali durant cet entretien. Il a été question de l'extension de l'utilisation du C-17, comme la France l'a demandé», a-t-on indiqué au NPD.

M. Mulcair a profité de l'échange pour rappeler au premier ministre que le Parlement doit être saisi de cette mission canadienne dès la reprise des travaux parlementaires, la semaine prochaine.

«Nous sommes d'accord en principe avec le soutien technique. Mais il faut que cela soit discuté au Parlement», a-t-on précisé.

Plusieurs appuis pour un débat

Le Parti libéral du Canada (PLC) a aussi appelé le gouvernement Harper à tenir un débat au Parlement sur cette décision, hier, après que le premier ministre se fut entretenu avec son chef Bob Rae.

Le critique du PLC en matière de défense, John MacKay, souligne que le premier ministre n'est pas reconnu pour son style consensuel. Mais il estime que cette façon de faire est appropriée dans un cas comme la mission au Mali.

«Si vous demandez aux Canadiens de mobiliser leurs fils et leurs filles pour les placer dans une situation périlleuse, dit M. MacKay, il faut d'abord leur dire pourquoi, leur dire ce que nous voulons accomplir.»