La chef d'Attawapiskat, Theresa Spence, n'assistera pas à la rencontre de vendredi entre Stephen Harper et les leaders des Premières Nations.

Il était prévu que Mme Spence y serait. Or, après une apparente valse-hésitation de plusieurs heures, elle y a finalement renoncé. La raison: le gouverneur général du Canada, David Johnston, n'y sera pas.

«Nous avons envoyé une lettre au palais de Buckingham pour demander que la reine Élisabeth II désigne son représentant qui est le gouverneur général du Canada, a déclaré la chef Spence dans un communiqué. Je ne vais pas assister à la rencontre de vendredi avec le premier ministre, puisque la présence du gouverneur général est essentielle pour toute discussion qui porte sur les droits inhérents et les traités.»

Quelques heures plus tôt, des reportages avaient avancé qu'elle serait de la rencontre.

Mme Spence, qui mène une grève de la faim à l'ombre du parlement fédéral depuis le 11 décembre, est devenue une figure de proue du mouvement Idle No More. Ce mouvement des Autochtones de tout le Canada a amené le gouvernement Harper à convoquer à la hâte un sommet avec les leaders des Premières Nations à la fin de la semaine.

Or, La Presse a révélé lundi les conclusions d'un contrôle financier de la firme Deloitte qui soulève de sérieuses questions sur l'administration de la réserve que dirige Mme Spence, Attawapiskat, dans le nord de l'Ontario. Près de 80% des transactions scrutées par les vérificateurs n'étaient pas appuyées par des pièces justificatives.

Mme Spence a dénoncé le dévoilement de ce rapport comme une «distraction» et une tentative de la discréditer.

Mercredi matin, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones a appelé Ottawa à entreprendre un «dialogue constructif» avec les représentants des Premières Nations vendredi.

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations, Sean Atleo, devait présenter mercredi après-midi ses propres attentes à l'égard de cette rencontre mais,  à une demi-heure d'avis, sa conférence de presse a été reportée de 24 heures.

«Les discussions et le dialogue préparatoires des Premières Nations se poursuivent aujourd'hui, a déclaré M. Atleo par voie de communiqué. Il est essentiel que ce dialogue important se poursuive et nous établirons des objectifs en vue de la rencontre de vendredi lors d'une conférence de presse jeudi.»