Stephen Harper a défendu son bilan «solide» en matière d'affaires autochtones, hier, au moment où deux communautés albertaines se sont adressées aux tribunaux pour contester les projets de loi «mammouths» réformant la protection de l'environnement que son gouvernement a adoptés.

Le dossier autochtone a été propulsé à l'avant-scène de l'actualité politique au pays depuis quelques semaines. Vendredi, M. Harper rencontrera des leaders des Premières Nations, un sommet convoqué à la hâte dans la foulée du mouvement Idle No More.

«Notre bilan sur les questions autochtones est solide. Évidemment, les défis dans certaines communautés autochtones sont grands. [...] Mais en même temps, le potentiel est aussi grand. Notre engagement est d'assurer à long terme la croissance, l'emploi et la prospérité pour toutes les communautés au Canada», a affirmé le premier ministre.

Il a ajouté que son gouvernement procède «étape par étape» pour améliorer le sort des peuples autochtones et que la rencontre de vendredi fait partie de cette stratégie.

Mais au moment où il tenait ces propos, deux communautés albertaines s'adressaient à la Cour fédérale pour contester les projets de loi omnibus C-38 et C-45 sur l'implantation du budget. Ces deux lois de plus de 400 pages, adoptées au printemps et à l'automne, réforment de fond en comble la protection des poissons et des cours d'eau, en plus de modifier le processus d'évaluation environnementale.

Le chef de la nation Mikisew, Steve Courtoreille, fait valoir que des centaines de cours d'eau se trouvent sur le territoire de sa communauté. Et la très vaste majorité ne sera désormais plus protégée par la Loi sur les eaux navigables en vertu des réformes adoptées à l'automne.

«Le reste du Canada devrait être avec nous pour envoyer le message au gouvernement Harper qu'il se trompe, a affirmé le chef Courtoreille. Ils ne peuvent pas nous enfoncer des lois dans la gorge et s'attendre à ce qu'on l'accepte. Ça va affecter notre avenir et l'avenir du Canada.»