Le Parti conservateur affirme que ses adversaires politiques sont derrière un procès qui a débuté à la Cour fédérale, hier, et qui pourrait mener à l'annulation des élections dans six circonscriptions fédérales où ont eu lieu des appels trompeurs.

Des électeurs parrainés par le Conseil des Canadiens se sont adressés au tribunal fédéral pour faire invalider les résultats de six scrutins remportés de près par des candidats conservateurs le 2 mai 2011 (voir capsule). Les plaignants affirment que l'intégrité du processus électoral a été compromise par des appels trompeurs qui ont faussement informé des électeurs que des bureaux de vote avaient changé d'adresse.

Sondage à l'appui

Pour appuyer leur cause, ils ont produit au tribunal un sondage mené par la firme Ekos. Après avoir enquêté dans sept circonscriptions, la firme a découvert que 3,8% des électeurs avaient reçu un appel les informant que leur bureau de vote avait changé d'adresse. Or, des électeurs libéraux avaient trois fois plus de chances de recevoir ces appels que les partisans des autres partis.

Mais lors de la première journée du procès, hier, la Cour n'a pas entendu le fond de l'affaire. Le Parti conservateur s'est plutôt affairé à démontrer que les plaignants ont été «recrutés» par le Conseil des Canadiens afin de promouvoir ses positions politiques.

«Il est de plus en plus apparent qu'il s'agit d'une campagne politique déguisée en poursuite, un groupe de gauche qui cherche à renverser des élections démocratiques simplement parce qu'il n'aime pas la manière dont les gens ont voté», a affirmé dans une déclaration le porte-parole du Parti, Fred DeLorey.

L'avocat du parti, Arthur Hamilton, a martelé que le Conseil, qui est connu pour ses positions de gauche, cherche à promouvoir sa crédibilité en s'attaquant au gouvernement Harper par l'entremise des tribunaux.

Il s'est également attaqué au sondeur Frank Graves, qui dirige la firme Ekos, en l'accusant d'avoir induit la Cour en erreur au sujet de dons qu'il aurait versés aux campagnes à la direction de Michael Ignatieff et de Bob Rae, du Parti libéral du Canada.

La stratégie musclée de l'avocat conservateur n'a toutefois pas impressionné Garry Neil, du Conseil des Canadiens. À ses yeux, toute la preuve qui commence à émerger tend à démontrer que le Parti conservateur est à l'origine de la vague d'appels trompeurs qui est survenue lors des dernières élections.

Le sondeur Frank Graves est pour sa part catégorique: «Les chances que ces appels aient suivi ce schéma par hasard sont d'à peu près zéro.»

La cause doit être entendue à la Cour fédérale toute la semaine.

> Nipissing-Timiskaming (Ont.) Député: Jay Aspin (PCC) Marge: 18 votes

> Elmwood-Transcona (Man.) Député: Lawrence Toet (PCC) Marge: 300 votes

> Winnipeg-Centre-Sud (Man.) Députée: Joyce Bateman (PCC) Marge: 722 votes

> Saskatoon-Rosetown-Biggar (Sask.) Députée: Kelly Block (PCC) Marge: 538 votes

> Île de Vancouver-Nord (C.-B.) Député: John Duncan (PCC) Marge: 1827 votes

> Yukon (Yn) Député: Ryan Leef (PCC) Marge: 132 votes