Des membres du gouvernement Harper et de son Comité consultatif canadien sur les armes à feu (CCCAF) se sont fait accuser de manquer d'empathie envers les victimes de la Polytechnique et leurs proches, hier.

Dans une déclaration officielle au Sénat mercredi, le sénateur conservateur Jean-Guy Dagenais a qualifié de «cadeau de Noël» la volte-face du libéral Justin Trudeau au sujet du registre des armes à feu. Or, la division sénatoriale de l'ancien président de l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec est celle de Victoria, à Montréal, dans laquelle se trouve l'École polytechnique.

Cette sortie du sénateur Dagenais et le moment choisi pour la faire ont insulté Jean-François Larrivée. M. Larrivée s'était marié avec l'une des 14 femmes tuées, Maryse Laganière, trois mois avant le massacre de 1989. Il milite aujourd'hui au sein de la Coalition pour le contrôle des armes à feu.

«Les conservateurs n'ont aucun respect pour la sécurité civile, pour la sécurité des femmes et pour les victimes. Faire une chose comme ça, ça dénote carrément un non-respect pour les victimes», a-t-il dit au sujet du moment et des mots choisis par le sénateur Dagenais pour faire sa déclaration.

Tony Bernardo, membre du CCCAF, a déclaré jeudi à la CBC que «de vous faire tirer dessus ne fait pas de vous un expert en armes à feu [...]. Pas plus que de vous faire écraser par une voiture ne fait de vous un ingénieur automobile».

Il répondait aux critiques selon lesquelles le comité consultatif ne regroupe aucune association de victimes, mais plutôt des personnes qui s'étaient opposées au registre.

«Encore une fois, ça montre à quel point ils manquent de sensibilité, a réagi la députée néo-démocrate Françoise Boivin. Ils ne sont à l'écoute de personne.»