Le sénateur conservateur Léo Housakos jure n'être jamais intervenu pour faciliter la nomination de Robert Abdallah au Port de Montréal.

M. Abdallah, ancien directeur général de la Ville de Montréal, doit faire une sortie publique jeudi pour se défendre des allégations surgies à la Commission Charbonneau, au début du mois.

Le 2 octobre, Lino Zambito, témoin vedette de la commission depuis plusieurs jours, a affirmé que M. Abdallah était impliqué dans un système de pot-de-vin à la Ville de Montréal.

Le printemps dernier, des enregistrements téléphoniques sont apparus mystérieusement en ligne. On y entend deux entrepreneurs en construction discuter de la façon dont Dimitri Soudas pourrait les aider à nommer leur homme au port. Cet homme aurait été Robert Abdallah. Léo Housakos, qui n'était pas encore sénateur à l'époque, y était identifié comme intermédiaire probable.

MM. Housakos et Soudas ont tous deux travaillé à une époque pour le maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Les deux entrepreneurs en construction qu'on croit reconnaître dans les enregistrements, Tony Accurso et Bernard Poulin, n'ont jamais commenté directement ces enregistrements et se sont contentés de rappeler que la loi interdit l'enregistrement et la diffusion de conversations privées.

Le sénateur Housakos n'avait jamais voulu commenter toute cette affaire. Intercepté mercredi matin à sa sortie de la réunion du caucus conservateur québécois, il a dit ignorer pourquoi on l'avait identifié comme intermédiaire, dans cette conversation au sujet de M. Abdallah.

Il assure qu'il ne s'est jamais mêlé de ce dossier, n'a même jamais parlé à M. Soudas de la nomination de M. Abdallah.

M. Soudas, qui à l'époque était l'attaché de presse du premier ministre Stephen Harper, a admis avoir rencontré des membres du conseil d'administration du Port de Montréal pour vanter la candidature de M. Abdallah. M. Harper dit que c'était pour appuyer le choix de la Ville de Montréal qui, elle aussi, aurait voulu M. Abdallah.