La course à la direction du Parti libéral du Canada (PLC) pourrait bien être une lutte entre trois principaux candidats venant du Québec: Justin Trudeau, Marc Garneau et Martin Cauchon.

C'est du moins le scénario le plus plausible qui se profile à l'horizon, au moment où les candidats potentiels continuent de jauger leurs appuis dans le caucus libéral et parmi les militants qui seront appelés à choisir leur nouveau chef le 14 avril 2013.

La course à la direction sera officiellement lancée le 14 novembre, et les candidats auront jusqu'à la mi-janvier pour déposer les documents nécessaires avant de se lancer en campagne.

D'aucuns s'attendent à ce que le jeune député libéral Justin Trudeau brigue la direction du parti. «Il sera de la course», a indiqué une source libérale hier. M. Trudeau doit confirmer ses intentions d'ici quelques semaines.

Marc Garneau, pour sa part, n'a laissé planer aucun doute sur ses ambitions de devenir le prochain chef du PLC, dans une entrevue accordée hier à La Presse. «Je suis très sérieux. J'aimerais être candidat. Maintenant, il faut faire ses devoirs. Je crois que j'ai des appuis [au sein du parti]. Deuxièmement, je crois que j'ai des choses à dire, une vision et une plateforme. La troisième chose que je dois faire, c'est de créer une équipe, parce qu'une campagne nationale, ça prend une équipe et de l'argent. Je suis dans cette phase-là en ce moment. Ça progresse bien. J'espère annoncer ma décision en octobre.»

Le député libéral de Westmount-Ville-Marie a soutenu que l'économie occupera une place importante dans sa campagne s'il fait le saut. «J'ai ce qu'il faut pour être le leader de mon parti et être premier ministre. J'ai servi mon pays toute ma vie», a affirmé M. Garneau.

Il a notamment rappelé ses faits d'armes dans la marine, comme astronaute, en tant que dirigeant de l'Agence spatiale canadienne et comme député à la Chambre des communes.

«Je n'aime pas la façon dont le Canada est en train de se transformer. Ce n'est pas le Canada que j'ai connu quand j'ai grandi et même comme adulte, un pays reconnu pour sa tolérance, son ouverture et sa générosité. C'est un modèle pour les autres pays dans le monde, mais ce n'est pas le Canada que nous avons aujourd'hui sous M. Harper. C'est une situation qui me préoccupe beaucoup», a-t-il ajouté.

Quant à Martin Cauchon, ancien ministre de la Justice dans le gouvernement de Jean Chrétien, il s'est rendu à Montebello, la semaine dernière, afin de rencontrer les députés et sénateurs libéraux réunis en caucus pendant trois jours.

M. Cauchon n'a jamais caché son ambition de diriger le Parti libéral. Malgré son départ de la politique en 2004, il a maintenu intact un réseau d'organisateurs dans plusieurs provinces au pays. M. Cauchon, qui travaille au cabinet d'avocats Heenan Blaikie depuis février, est actuellement en Chine.

Trois autres députés libéraux, Dominic LeBlanc, David McGuinty et Joyce Murray, sont en réflexion. Les anciens députés Martha Hall Finlay et Gerard Kennedy pourraient aussi être sur les rangs, tout comme des militants libéraux moins connus comme Deborah Coyne et David Bertschi.

Dans les rangs libéraux, on s'attend à ce qu'il y ait en tout sept ou huit candidats au départ. Mais en fin de course, on risque d'assister à une lutte entre trois candidats québécois.

«À part Justin Trudeau, Marc Garneau et Martin Cauchon, il n'y pas de candidats venant du reste du Canada qui s'imposent à l'heure actuelle. Ça risque donc d'être une campagne où les principaux candidats sont issus du Québec», a noté une source libérale qui milite au PLC depuis plusieurs années.