L'éventuelle candidature de Justin Trudeau à la direction du Parti libéral du Canada intimide les autres aspirants. À un point tel que certains libéraux évoquent maintenant en privé la possibilité que le député de Papineau soit élu par acclamation s'il décide de plonger.

Des sources libérales ont indiqué à La Presse que plusieurs candidats potentiels hésitent maintenant à confirmer leurs intentions et préfèrent attendre que Justin Trudeau annonce ses couleurs.

Et si le jeune député confirme qu'il brigue la direction du parti, plusieurs d'entre eux passeront leur tour.

«Tout le monde attend la décision de Justin Trudeau. C'est lui qui accapare tout l'oxygène, en ce moment. S'il y va, personne ne va vouloir l'affronter», a soutenu une source libérale bien au fait de la situation.

La Presse a révélé le mois dernier que M. Trudeau envisageait «plus sérieusement que jamais» de suivre les traces de son père, Pierre Elliott Trudeau, qui a mené les troupes libérales pendant 15 ans et dirigé le pays pendant 14 ans.

Il devrait faire connaître ses intentions en septembre, une fois que les autorités du parti auront annoncé les règles de l'élection.

M. Trudeau fait l'objet d'intenses pressions de la part de militants libéraux pour qu'il se porte candidat depuis que le chef intérimaire du parti, Bob Rae, a indiqué en juin qu'il renonçait à se présenter.

Certains libéraux estiment que l'élection de Justin Trudeau sans concurrent serait néfaste pour le parti. «On ne pourrait pas le mettre à l'épreuve comme il se doit dans une vraie campagne», indique-t-on.

Chose certaine, le député libéral Dominic LeBlanc passera son tour si Justin Trudeau fait le saut. Les deux hommes sont de bons amis, et M. LeBlanc ne voudrait pas livrer une bataille qui pourrait nuire à cette amitié.

Les autres candidats potentiels - les députés Marc Garneau et David McGuinty ainsi que l'ancien ministre de la Justice Martin Cauchon - continuent leur réflexion. Martin Cauchon attend de connaître les règles de l'élection, qui seront annoncées au début du mois de septembre à Montebello, à l'occasion du caucus visant à préparer la rentrée parlementaire.

Le parti envisage notamment d'établir un plafond des dépenses assez bas, comparable ou inférieur à la limite de 500 000$ qui avait été retenue par le NPD lorsqu'il a élu son chef, au printemps dernier. Cette limite éviterait que des candidats s'endettent comme ceux qui ont participé à la course de 2006. Six ans plus tard, certains, comme Martha Hall Finlay, Joe Volpe, Hedy Fry et Ken Dryden, n'ont pas encore fini de rembourser leur dette.