Le Parti libéral du Canada exhorte Ottawa à revenir sur sa décision de couper dans les soins de santé offerts aux réfugiés.

Le porte-parole libéral en matière d'immigration, Kevin Lamoureux, a fait savoir mardi qu'il soumettrait dès l'automne une motion pour qu'un comité parlementaire étudie les impacts de ces compressions.

M. Lamoureux a aussi appelé le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, à rendre publiques toutes les études menées par son ministère à ce sujet.

Il a déclaré que plusieurs soupçonnent le gouvernement conservateur d'avoir agi par caprice et qu'il n'y avait pas eu de réelles consultations, pas plus que de véritables études pour aboutir à ces changements.

M. Lamoureux a lancé que l'opposition n'avait pas vu les preuves appuyant la démarche des conservateurs et souhaitait les consulter.

Le gouvernement de Stephen Harper a annoncé des coupes dans les prestations prévues par le programme fédéral de santé intérimaire, qui offre aux réfugiés une prestation d'assurance-maladie complémentaire.

Les requérants d'asile de pays identifiés comme «sûrs» par le gouvernement pourront avoir accès à une assurance-maladie pour les services d'urgence uniquement, ou encore si le traitement est nécessaire pour éviter ou soigner une maladie pouvant poser un danger pour la santé de la population canadienne.

Les réfugiés et demandeurs d'asiles qui figurent sur la liste des pays jugés incertains par Ottawa recevront une couverture semblable à celle fournie par le système provincial de soins de santé.

Le gouvernement conservateur a défendu sa position en soutenant que les demandeurs d'asile ne devraient pas avoir accès aux prestations dont les contribuables canadiens ne peuvent se prévaloir, ajoutant que les changements sont destinés à dissuader les «faux» demandeurs d'asile.

M. Lamoureux a toutefois rejeté ces arguments.

Il a lancé que M. Kenney tentait de démontrer aux Canadiens que ces personnes abusaient du système, mais qu'en réalité, c'était plutôt le ministre lui-même qui les exploitait. Selon lui, il fait de ces réfugiés des «victimes».

Le bureau du ministre Kenney a répliqué en soutenant que le Canada accueillait plus de «réfugiés rétablis» par habitant que n'importe quel autre pays, ajoutant que le gouvernement fédéral était fortement en désaccord avec l'approche qu'il qualifie d'irresponsable prônée par les libéraux et les néo-démocrates.

La porte-parole de M. Kenney, Ana Curic, a déclaré que les libéraux croyaient que les «immigrants illégaux et les demandeurs d'asile frauduleux» devraient être libres de pouvoir abuser le système et récolter des prestations de soins de santé «plus généreuses que celles des contribuables canadiens».