Emprisonné depuis 10 ans à la prison de Guantanamo, Omar Khadr peut compter sur un nouvel allié pour rentrer au Canada. Et pas n'importe qui: la femme du ministre canadien de la Défense plaide pour que le gouvernement le rapatrie.

Longtemps avant d'épouser Peter Mackay, Nazanin Afshin-Jam s'était fait connaître pour son militantisme. L'ancienne Miss Canada a beau être la femme de l'un des ministres les plus importants du gouvernement Harper, elle continue à plaider la cause des droits de l'homme sur toutes les tribunes.

Invitée mercredi à prononcer un discours à Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard, devant une association conservatrice, elle a profité d'une entrevue avec le quotidien local, The Guardian, pour demander le retour au pays du jeune homme emprisonné pour le meurtre d'un soldat américain. «Selon la définition des Nations unies, Omar Khadr était un enfant quand il a été impliqué dans un combat, et nous devrions nous plier aux lois et aux règles internationales comme nous nous attendons à ce que les autres pays le fassent», a-t-elle déclaré.

Il y va selon elle de la réputation du Canada à l'étranger. «Je ne dis pas qu'il ne devrait pas demeurer en prison, mais je pense qu'il est temps que le Canada le rapatrie. Il est citoyen canadien et il peut être poursuivi ici ou surveillé ici pendant qu'il purge sa peine.»

Sur sa page Facebook, Nazanin Afshin-Jam a reconnu tard hier soir avoir tenu ces propos, mais elle a regretté qu'ils aient été attribués à «la femme du ministre de la Défense» et non pas présentés comme l'opinion personnelle d'une militante des droits de l'homme. «Je suis sûre que M. Khadr va être transféré au Canada. Laissons les gouvernements canadiens et américains, qui connaissent tous les détails de cette histoire, agir au bon moment», a-t-elle écrit.

Omar Khadr est emprisonné à la prison de Guantanamo, à Cuba, depuis son arrestation pour la mort d'un militaire américain en Afghanistan en juillet 2002, alors qu'il était âgé de 15 ans. Né à Toronto, il a plaidé coupable en octobre 2010 à une accusation de meurtre, reconnaissant avoir lancé la grenade qui a tué le militaire.

Photo archives PC

Nazanin Afshin-Jam