Sans qu'on en ait vraiment entendu parler, le gouvernement fédéral s'apprête à modifier les mécanismes d'appel à l'assurance emploi et à contraindre les prestataires à accepter des emplois moins qualifiés et moins bien rémunérés.

C'est ce que soutiennent les quatre centrales syndicales du Québec, qui ont fait front commun avec le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD), vendredi, pour dénoncer la situation.

Ces modifications à l'assurance emploi font partie de l'énorme projet de loi de mise en oeuvre du budget, que le gouvernement s'apprête à faire adopter sous le bâillon, ont dénoncé la FTQ, la CSN, la CSD, la CSQ et les deux partis de l'opposition.

Entre autres modifications à l'assurance emploi, le gouvernement s'apprêterait à modifier les définitions d'emploi convenable et non convenable, ce qui aurait des conséquences importantes pour ceux qui reçoivent des prestations.

«On est convaincu qu'on va obliger les prestataires à accepter des emplois qui sont à des niveaux de rémunération plus bas et à des conditions de travail plus basses que ce qu'ils avaient», a affirmé Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

À l'heure actuelle, un prestataire de l'assurance emploi n'est pas tenu d'accepter un emploi moins qualifié ou moins rémunéré que celui qu'il occupait avant de perdre son emploi, a dit M. Lacharité.

Le budget Flaherty parle effectivement de «jumeler les chômeurs canadiens et les emplois disponibles», ajoutant qu'une information pertinente en matière d'emplois est «essentielle à un retour au travail rapide pour les prestataires d'assurance emploi».

Les syndicats et les partis de l'opposition critiquent également la refonte des mécanismes d'appel à l'assurance emploi. Ces mécanismes, qui sont paritaires employés-employeurs-Ministère, seront remplacés par le Tribunal de la sécurité sociale.