Un an après les élections du 2 mai 2011 qui ont chamboulé l'échiquier politique au pays, les chefs des trois principaux partis à Ottawa ont offert leur bilan du gouvernement conservateur majoritaire et énoncé la voie qu'ils comptent suivre d'ici à la prochaine bataille électorale.

Le premier ministre Stephen Harper soutient que les 12 premiers mois de son gouvernement ont permis de consolider l'économie canadienne grâce à un plan d'action «sérieux et réaliste» qui fait en sorte que le Canada demeure l'envie du monde.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a prédit que son parti unira sous sa bannière les forces progressistes du pays afin de mettre fin au règne des conservateurs au prochain rendez-vous électoral, en 2015.

Le chef intérimaire du Parti libéral (PLC), Bob Rae, a mis l'accent sur la reconstruction de sa formation politique. Mais il a aussi accusé le gouvernement conservateur d'avoir trompé les Canadiens sur une foule de dossiers depuis un an.

Harper mise sur l'économie

Devant son caucus, hier, M. Harper a soutenu que les Canadiens ont confié un mandat majoritaire aux conservateurs parce qu'ils sont les seuls à faire de l'économie une priorité absolue.

«Nous n'avons pas fait de promesses extravagantes, mais nous avons fait des propositions qui sont contenues dans notre plan d'action économique. En fait, nous sommes le seul parti qui s'occupe vraiment des affaires de la nation, avant, pendant et depuis les élections. Nous sommes le seul parti, le Parti conservateur, ayant un plan économique sérieux et réaliste», a-t-il ajouté.

Le premier ministre a aussi affirmé que le gouvernement doit profiter de sa majorité pour s'attaquer aux défis à long terme du pays, notamment la viabilité des programmes sociaux et la poursuite de la croissance économique dans un monde en pleine évolution, et mettre de côté les échéanciers électoraux ou les attaques des partis de l'opposition durant la période de questions.

Il a souligné que de nouvelles puissances économiques émergent et que le Canada doit s'assurer de tirer son épingle du jeu de la transformation sans précédent de l'économie mondiale.





Le début de la fin, dit Mulcair

Lui aussi devant ses troupes, Thomas Mulcair s'est engagé à profiter des trois prochaines années pour unir les forces progressistes sous la bannière du NPD.

«En 2015, les Canadiens auront la chance d'écrire une nouvelle page d'histoire en élisant un gouvernement qui dit ce qu'il pense et qui fait ce qu'il dit. Ça n'a jamais été essayé jusqu'à maintenant. Nous allons changer ça!», a-t-il lancé.

M. Mulcair a promis d'y arriver en «forçant les conservateurs à répondre de leurs gestes, chaque jour».

«Aujourd'hui, marque la fin du commencement pour notre nouvelle équipe. Mais, plus important encore, c'est le début de la fin pour un gouvernement qui croit qu'il peut ignorer les voix de millions de Canadiens», a affirmé Thomas Mulcair.





Photo Sean Kilpatrick, PC

Le chef du NPD, Thomas Mulcair.

Le PLC en reconstruction

Le Parti libéral a marqué le premier anniversaire des élections du 2 mai en ouvrant ses portes au grand public. Désormais, des «sympathisants» pourront participer à l'élection du nouveau chef et avoir un mot à dire sur la sélection de candidats, sans acheter une carte de membre.

Un an après le scrutin qui a vu le PLC réduit au rang de deuxième parti de l'opposition, le chef par intérim Bob Rae a de nouveau été pressé de dévoiler ses propres intentions. Questionné sur son intérêt pour la direction du parti, il a de nouveau laissé planer le doute.

«Jusqu'à ce point-là, je suis exclu de la course à la direction», a-t-il indiqué.

Au moment d'accepter le poste par intérim, l'an dernier, M. Rae s'était engagé à ne pas se lancer dans la course à la succession de Michael Ignatieff. Mais depuis, il a donné plusieurs indices de son intérêt pour le poste. Le PLC décidera d'ici au début du mois de juin s'il a le droit de participer à l'élection.

Photo Étienne Ranger, LeDroit

Bob Rae