L'attaque menée en ligne par Anonymous contre le ministre fédéral de la Sécurité publique, Vic Toews, a porté atteinte à son privilège parlementaire, a déclaré mercredi un comité de la Chambre des communes.

Selon le comité, les gens derrière la série de vidéos pourraient être accusés d'outrage au Parlement... si jamais la police arrive à les identifier. Le groupe de pirates informatiques a affiché les vidéos sur YouTube dans les jours qui ont suivi le dépôt par M. Toews d'un projet de loi qui aurait permis aux autorités d'obtenir des renseignements sur les internautes sans mandat.

Anonymous réclamait la démission du ministre et le retrait du projet de loi. Faute de quoi, il promettait de révéler de l'information personnelle sur Vic Toews.

Le président de la Chambre des communes a jugé que les menaces proférées contre M. Toews méritaient d'être examinées de plus près. Mais l'anonymat des créateurs a compliqué le travail du comité chargé du dossier.

Plusieurs témoins ont affirmé qu'il serait difficile de remonter jusqu'aux responsables, mais le ministre lui-même les a exhortés à ne pas laisser tomber leurs recherches.

Dans un rapport publié mercredi, le comité a conclu qu'il était préférable de laisser la Gendarmerie royale du Canada (GRC) poursuivre son enquête et promis de se repencher sur l'affaire si de nouveaux renseignements faisaient surface.

«Lorsque l'identité de la ou des personnes cachées derrière ce masque sera connue, elles devront se présenter devant le comité afin de répondre de leurs actes et celui-ci pourra recommander des sanctions si cela s'avère approprié», peut-on lire dans le document.

La charge d'Anonymous contre M. Toews faisait partie d'une campagne plus large sur le Web contre le projet de loi qui, selon ses détracteurs, donnerait trop de pouvoir aux forces de l'ordre pour fouiller dans la vie privée des internautes.

Un autre comité de la Chambre des communes a également étudié l'utilisation d'un compte Twitter ouvert par un ancien employé du Parti libéral afin de diffuser des détails sur le divorce du ministre de la Sécurité publique.

Mercredi, la porte-parole de Vic Toews a déclaré que ce dernier était satisfait des conclusions du comité sur Anonymous.

«Tous les députés doivent avoir le droit de présenter des projets de loi sur les sujets qui sont importants pour eux ou pour leurs électeurs sans craindre de représailles», a indiqué Julie Carmichael.