Les partis de l'opposition pressent le gouvernement Harper de faire respecter la loi qui oblige Air Canada à conserver des centres de maintenance dans trois villes canadiennes, dont Montréal.

Le ministre des Transports, Denis Lebel, affirme qu'il ne se mêlera pas de la décision d'Aveos de fermer ses usines canadiennes, qui comptaient 2600 travailleurs, dont 1800 à Montréal. Il s'agit d'une décision d'affaires privée, dit-il, comme l'entreprise est un sous-traitant d'Air Canada.

Mais du même souffle, le ministre convient que la loi qui a encadré la privatisation du transporteur aérien, en 1988, stipule que celui-ci doit réparer et entretenir ses avions dans trois villes du pays.

«La Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada exige qu'Air Canada conserve des centres opérationnels et des centres de révision à Montréal, à Mississauga et à Winnipeg», a indiqué dans un courriel l'attachée de presse du ministre Lebel, Geneviève Sicard.

Les partis de l'opposition veulent que le gouvernement conservateur fasse appliquer la loi au plus vite. «Air Canada est responsable de l'entretien et responsable de se conformer à la législation et c'est le rôle du gouvernement fédéral de l'appliquer, souligne le porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d'industrie, Guy Caron. Donc de se laver les mains et dire qu'on ne s'ingère pas, le gouvernement fédéral ne peut pas faire ça.»

Le député libéral Denis Coderre, qui a manifesté avec des travailleurs hier, souligne que le gouvernement Harper serait mal venu de ne rien faire, lui qui a légiféré la semaine dernière pour retirer leur droit de grève aux 10 000 travailleurs d'Air Canada. «Lorsque tu es ministre, tu t'assures de faire respecter les ententes», a déclaré M. Coderre.

La Presse a demandé au bureau du ministre Lebel quelles mesures il compte adopter pour faire respecter la loi. L'attaché de presse du ministre n'a pas donné suite à notre demande.