Les néo-démocrates se choisissent un nouveau chef samedi et ils entendent bien le protéger du genre d'attaques que les conservateurs viennent de lancer contre le chef libéral par intérim, Bob Rae.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) prépare une campagne publicitaire «majeure» pour faire la promotion de son prochain leader avant que les conservateurs ne s'emploient à le démolir à coups de publicité négative.

Le nouveau chef devra, une fois choisi samedi, approuver la démarche. Le but visé est de dresser un portrait public du nouveau leader du NPD avant que les conservateurs n'en dessinent une version peu flatteuse.

Le NPD a d'ailleurs mis de côté des fonds pour un achat important de publicité à cet effet, a indiqué la directrice nationale adjointe par intérim du NPD, Sally Housser.

Les conservateurs mettaient en ligne dimanche une publicité négative qui se moque de Bob Rae et de sa performance comme premier ministre de l'Ontario.

Réagissant à l'attaque conservatrice contre le chef libéral, Mme Housser a assuré que son attention, cette semaine, n'était pas sur les attaques des conservateurs. Mais le NPD n'a pas l'intention de se faire prendre de vitesse.

«Les néo-démocrates sont ceux qui offriront une définition de notre prochain leader aux Canadiens; ce ne sera pas Stephen Harper qui le fera», écrivait-elle dans un courriel envoyé de Toronto où se déroulait une élection partielle lundi.

La publicité contre M. Rae est affichée seulement sur le site Internet du Parti conservateur, pour l'instant.

On ne sait même pas encore si M. Rae sera le chef libéral quand le parti se choisira un nouveau leader en 2013. Les règles du parti, en fait, le lui interdisent parce qu'il est chef par intérim.

Les troupes de Stephen Harper ont déjà utilisé la même tactique avec les deux derniers leaders libéraux: Stéphane Dion et Michael Ignatieff. Longtemps avant les campagnes électorales, le Parti conservateur a diffusé des publicités dénigrant les deux hommes. Les images négatives semblent avoir collé et certains analystes leur attribuent les mauvais résultats électoraux du Parti libéral du Canada (PLC).

M. Rae, même comme leader intérimaire, a toujours dit qu'il ne laisserait pas les conservateurs l'attaquer sans riposter.

Au congrès libéral de janvier dernier, il disait refuser de «laisser les conservateurs définir» qui il est.

Durant ce congrès, une attaque publicitaire contre M. Rae avait fait surface sur YouTube, produite par un groupe de droite, la National Citizens Coalition, et non pas par le Parti conservateur.

Les militants libéraux avaient alors débattu de la nécessité de créer un fonds pour assurer un «démarrage en force» afin que dès ses premiers jours, en 2013, le prochain leader ait l'argent nécessaire pour répondre aux éventuelles attaques publicitaires.

Le NPD est manifestement prêt à dépenser son argent en publicité avant même les attaques conservatrices.

Lundi, M. Rae était devant une station de métro pour prêter main forte au candidat libéral de l'élection à Toronto-Danforth. C'est là qu'il s'est défendu contre la publicité conservatrice.

«J'ai bâti des métros, ils (les conservateurs) les ont détruits; j'ai bâti des logements abordables, ils les ont détruits; j'aide les gens, ils les démolissent. Et, soit dit en passant, les Blue Jays ont gagné deux séries mondiales lorsque j'étais premier ministre de l'Ontario», a-t-il dit aux journalistes.

La publicité conservatrice contre Bob Rae, de même qu'une autre publicité vantant le premier ministre Harper et sa gestion de la crise économique, n'existent qu'en version anglaise. Elles sont toutes deux absentes du site français du parti.

Le Parti conservateur n'a pas retourné les appels de La Presse Canadienne.