Le député libéral Justin Trudeau estime que le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique (NPD) devraient songer à fusionner s'il devenait évident, à l'aube des prochaines élections, que la division des forces progressistes au pays permettrait aux conservateurs de Stephen Harper de remporter une autre majorité.

M. Trudeau a évoqué cette possibilité, mardi à Victoria, dans un discours qu'il a prononcé devant des étudiants, ce qui a relancé un scénario mis de l'avant par des libéraux influents tels que Jean Chrétien il y a plusieurs mois, mais catégoriquement écarté par l'ancien chef libéral Michael Ignatieff et le chef intérimaire Bob Rae.

M. Trudeau, qui a déjà été rabroué par son parti pour avoir affirmé qu'il pourrait appuyer l'indépendance du Québec si le gouvernement conservateur de Stephen Harper continuait à faire dériver le Canada vers la droite, répondait à une question d'un étudiant lorsqu'il a évoqué une possible fusion du Parti libéral et du NPD. «À l'aube des élections, en 2015, si aucun parti n'a mis suffisamment de l'ordre dans ses affaires pour s'illustrer en tant qu'option de rechange crédible, il y aura alors beaucoup de pression sur nous pour examiner cette idée», a affirmé M.Trudeau.

«Il n'y a personne au Parlement, à l'exception du Parti conservateur du Canada, qui est prêt à risquer de voir Stephen Harper obtenir un autre mandat comme premier ministre», a-t-il ajouté.

«Pas à l'ordre du jour»

Au bureau de M.Rae, un porte-parole, Daniel Lauzon, a fait savoir que cette option n'est nullement envisagée par le parti. «Une coalition n'est pas à l'ordre du jour du Parti libéral du Canada - point à la ligne», a-t-il indiqué dans un courriel envoyé à La Presse.

Dans les rangs du NPD, un candidat dans la course à la direction du parti, Nathan Cullen, a fait ouvertement campagne en faveur d'une collaboration entre forces progressistes avant les prochaines élections, prévues en 2015, afin de déloger les conservateurs du pouvoir.

M.Cullen, député de la Colombie-Britannique, propose la tenue d'une primaire entre les candidats du NPD, du Parti libéral et du Parti vert dans les circonscriptions détenues par les conservateurs afin de choisir un seul candidat progressiste pour affronter le Parti conservateur.

Cette proposition a été dénoncée par les six autres candidats dans la course à la direction du NPD, mais M.Cullen a vu ses appuis et ses dons monter en flèche depuis quelques semaines, signe que son idée suscite un certain intérêt au sein de son parti. Le prochain chef du NPD sera choisi le 24 mars à Toronto.