Chaque campagne électorale apporte son lot de pancartes vandalisées et de coups bas, dit l'ancien directeur général d'Élections Canada, Jean-Pierre Kingsley. Mais en 17 ans dans le métier, il n'a jamais vu une campagne d'appels frauduleux d'une telle ampleur.

«Ce qu'il y a de nouveau ici, c'est l'utilisation d'ordinateurs pour faire des appels, constate M. Kingsley. C'est donc quelque chose de massif qui a beaucoup de pouvoir: on peut appeler beaucoup de gens de cette manière à un faible coût. Et quiconque a fait cela a tenté de brouiller les pistes.»

Tout électeur, qu'il soit candidat défait ou simple citoyen, peut s'adresser à un tribunal pour contester le résultat des élections dans certaines circonscriptions, affirme M. Kingsley, qui a dirigé Élections Canada de 1990 à 2007.

Si un citoyen parvient à prouver que le nombre de personnes qui ne sont pas allées voter à cause du stratagème dépasse la marge de victoire d'un candidat, un juge pourrait très bien déclarer une élection nulle, et ordonner une élection partielle.

Quant à ceux qui sont à l'origine des appels frauduleux, ils s'exposent à des amendes allant jusqu'à 5000$ et à une peine de prison de cinq ans.