Gilles Duceppe ne croit pas que le Canada devrait accorder une exception au rockeur français Bertrand Cantat afin de lui permettre de venir à Montréal pour participer à une pièce de Wajdi Mouawad.

En juillet 2003, Cantat a tué sa femme, l'actrice française Marie Trintignant, en Lituanie. Il a été libéré en 2007, à la moitié de la peine.

Or, si un citoyen étranger est coupable d'un crime dont la peine maximale dépasse 10 ans au Canada, il  ne peut pas venir immédiatement au pays. Il doit attendre 10 ans.

Le Canada pourrait toutefois donner un permis de séjour temporaire à Cantat. Il s'agit d'une mesure d'exception, souvent utilisée pour des raisons humanitaires.

Si Cantat demande une telle mesure, il devrait justifier sa demande et fournir trois lettres de recommandation ainsi qu'un certificat policier.

Gilles Duceppe ne croit pas qu'un tel privilège devrait lui être accordé. «Je crois à la réhabilitation, certes, mais je ne pense pas que l'attente de 10 ans est exagérée», a-t-il justifié ce midi en point de presse à Rivière-au-Renard.

Cantat, ex-chanteur de Noir Désir, voudrait participer à Des femmes (d'après Sophocle), une pièce de son ami Wajdi Mouawad, qui doit clore la prochaine saison du Théâtre du Nouveau Monde (TNM) de Montréal.

À Québec, la ministre de la Culture et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, a refusé de commenter cette histoire. L'ADQ présente cet après-midi une motion pour demander à l'Assemblée nationale de se prononcer contre la participation de Cantat à la pièce. Le texte précise «que l'Assemblée nationale exige de Citoyenneté et Immigration Canada qu'elle impose ses règles les plus strictes à l'égard de Bertrand Cantat, condamné pour le meurtre de Marie Trintignant en 2003, afin de lui interdire l'entrée au Québec».