Le gouvernement canadien s'est réjoui hier, que des accusations soient portées contre l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, en Haïti.

Après avoir condamné, lundi, le retour de l'ancien président haïtien dans son pays après 25 ans d'exil, Ottawa s'est réjoui de voir que «la justice suit son cours». «On est satisfait de ce qui se passe en ce moment. Dès que M. Duvalier est descendu de l'avion, nous avons indiqué que nous voulions que la Constitution soit respectée et que le principe de la primauté du droit soit appliqué intégralement, a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, en entrevue à la télévision de CBC. Nous souhaitons voir le système judiciaire haïtien faire ce qu'il doit faire.»

Le ministre Cannon n'a pas voulu s'avancer quant à savoir s'il était possible qu'un pays étranger ou que quelqu'un ait facilité la venue en Haïti de M. Duvalier, dit «Bébé Doc», qui avait quitté le pays dans la controverse en 1986, après 15 ans au pouvoir. «Je ne sais vraiment pas. Il y a beaucoup de rumeurs, beaucoup de spéculations, et je pense qu'on ne pourra pas savoir la vérité tant qu'on ne l'entendra pas directement de Duvalier», a dit le ministre.

M. Cannon a appelé à la publication du rapport de l'Organisation des États américains sur le premier tour du scrutin présidentiel et à la tenue d'un second tour dans le respect des règles.

«Il n'y aura aucun progrès dans ce pays s'il n'y a pas un gouvernement stable et des élections transparentes et libres», a souligné le ministre.