Même si les Services correctionnels canadiens et les agents correctionnels fédéraux - et mêmes provinciaux - militent en faveur d'une interdiction de fumer dans les prisons provinciales, où cela est toujours permis, le ministère de la Sécurité publique du Québec évalue toujours les résultats d'un projet pilote en cours à la prison de Chicoutimi avant de prendre une décision.

Selon le Syndicat des agents correctionnels, c'est parce que Québec est aux prises avec un problème de surpopulation dans ses prisons que le gouvernement n'applique pas son règlement sur l'interdiction de fumer dans les prisons, pourtant adopté en 2008. Le gouvernement craindrait en effet d'attiser la colère des détenus et de causer des émeutes, comme celles survenues dernièrement à Saint-Jérôme et à Gatineau.

«La situation de nos établissements de détention, dans les conditions actuelles, avec le phénomène de la surpopulation, rend frileuse la direction envers toute décision en ce sens», affirme Stéphane Lemaire, président du syndicat.

Le syndicat entend déposer des plaintes et des griefs au prochain comité paritaire, le 25 février, et une plainte en santé et sécurité au travail.

«Ça fume partout dans les prisons. Nos agents ne voient pas à deux pas. C'est la santé des détenus non fumeurs et de nos 2400 membres qui est en jeu», conclut M. Lemaire.