La guérilla colombienne de l'ELN a confirmé lundi qu'elle détenait toujours un ressortissant canadien employé par une compagnie minière enlevé mi-janvier avec cinq autres collègues qui ont été relâchés vendredi dernier.

«L'ingénieur canadien Jernoc Wobert, 47 ans, est toujours retenu par des guérilleros de l'Armée de libération nationale (ELN) dans les forêts de San Lucas», entre les départements Antioquia et Bolivar (nord), a indiqué la guérilla dans un communiqué diffusé sur le site internet de l'organisation (www.eln-voces.com).

Le texte, daté de vendredi, ne précise pas les raisons pour lesquelles cet otage n'a pas été relâché ce jour-là avec cinq de ces collègues, trois Colombiens et deux Péruviens, remis alors à une délégation de la Croix-Rouge internationale.

Les six hommes avaient été capturés le 18 janvier dans un campement minier de la compagnie canadienne Geo Explorer, à proximité de la municipalité de Norosi, dans le département de Bolivar, proche de la frontière avec le Venezuela, où est particulièrement implantée cette guérilla.

Dans son communiqué, la guérilla affirme qu'originellement, les concessions minières dans cette zone «avaient été attribuées aux communautés traditionnelles qui vivent» dans la région, mais qu'à cause de la corruption, ces titres ont terminé entre les mains de Geo Explorer.

Seconde guérilla après les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), l'ELN, qui compte 2500 combattants après plus de 40 ans d'existence selon le gouvernement, avait justifié ces enlèvements au nom de la défense des ressources naturelles, pillées selon elle au profit des compagnies étrangères.

L'ELN, qui s'est déclarée prête à engager des pourparlers avec les autorités dans le sillage des négociations de paix ouverte en novembre avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a aussi revendiqué l'enlèvement il y a trois mois de deux ressortissants allemands, deux frères âgés de 69 et 73 ans.