Le Conseil de l'Arctique, dont fait partie le Canada, va bientôt se doter d'un traité sur les déversements de pétrole dans les mers du Grand Nord, un plan que les écologistes et l'opposition jugent nettement insuffisant.

Le groupe de huit pays - Canada, États-Unis, Danemark, Islande, Norvège, Suède, Finlande, Russie - planche sur un accord qui forcera chacun à se doter de préparatifs adéquats en cas de désastres résultant de forages dans l'Arctique. Greenpeace a mis la main sur une version préliminaire de l'entente, et dénoncé le caractère «ultra-vague» des engagements qu'elle prévoit.

«À part un échange de numéros de téléphones et de dire que les autres pays vont rembourser si, par exemple, le Canada va aider en cas de déversement, il n'y a absolument rien au niveau de l'équipement d'urgence qui serait obligatoire, des méthodes d'urgence, etc.», affirme le porte-parole de l'organisme, Patrick Bonin.

Le Canada assumera en mai la présidence tournante du Conseil de l'Arctique, et Greenpeace souhaite qu'Ottawa en fasse davantage pour protéger le Grand Nord.

La ministre de la Santé Leona Aglukaaq, désignée par le gouvernement Harper pour siéger sur le Conseil, soutient que l'entente préliminaire renforcera la protection des écosystèmes arctiques.

«Cette nouvelle entente apporterait une contribution importante pour la Stratégie pour le nord du Canada et pour notre politique étrangère dans l'Arctique, en particulier les éléments qui concernent la protection de notre héritage environnemental», a indiqué la porte-parole de la ministre, Cailin Rodgers.

Le Nouveau Parti démocratique estime que l'entente projetée, dans sa forme actuelle, est rien de moins qu'un «cadeau» à l'industrie pétrolière.

«On parle de forages pétroliers dans des lieux très isolés, prévient la critique du parti en matière d'Environnement, Megan Leslie. Il n'y a aucun seuil minimal que les pays doivent respecter. Il n'y a aucun système qui garantit la présence ressources de protection.»