Les candidats à la chefferie du Parti libéral de l'Ontario sont divisés sur la stratégie à adopter afin de mettre fin au conflit de travail avec les enseignants des écoles publiques, qui en veulent au gouvernement d'avoir imposé de nouveaux contrats de travail sous la tutelle d'une loi anti-grève controversée.

Le sujet des enseignants n'a été que brièvement mentionné lors d'un débat de deux heures entre les candidats et ce, malgré la présence de nombreux manifestants qui les attendaient à l'extérieur du Centre des congrès d'Ajax, à l'est de Toronto.

L'ancien ministre de l'Éducation Gerard Kennedy a rencontré les protestataires et a été le seul candidat à déclarer qu'il déchirerait la nouvelle convention collective qui a été imposée aux enseignants. Il recommencerait ensuite les négociations.

Aucun autre candidat n'a dit qu'il irait aussi loin, mais ils ont tous au moins promis aux leaders du syndicat qu'ils tenteraient de résoudre le conflit.

Kathleen Wynne, une autre ancienne ministre de l'Éducation, a dit n'avoir jamais souhaité que les contrats soient imposés aux enseignants, mais a ajouté qu'elle n'irait pas jusqu'à les déchirer si elle devenait première ministre.

Après le débat, elle a soutenu qu'on ne pouvait pas recommencer à zéro et qu'il fallait plutôt chercher à aller de l'avant et faire preuve d'une certaine ouverture d'esprit.

L'ancienne membre du cabinet Sandra Pupatello - qui, comme M. Kennedy, ne faisait pas partie du gouvernement quand la loi a été approuvée en septembre - a mentionné que son recul par rapport à la loi lui permettrait peut-être d'établir une meilleure relation avec les enseignants.

Au cours de l'avant-dernier débat dans la course à la chefferie du Parti libéral, les sept candidats ont surtout discuté du transport, des soins de santé dans la grande région de Toronto et de leurs priorités en tant que premier ministre. La course se conclura à la fin du mois de janvier.

Mais l'un des plus grands défis qui attend l'éventuel successeur du premier ministre Dalton McGuinty sera de rebâtir les liens qui unissaient le Parti libéral aux enseignants, un puissant groupe qui a aidé les libéraux à garder le pouvoir pendant neuf ans.

Or, ces liens semblent plus fragiles que jamais depuis que le gouvernement a imposé un contrat de travail aux quelque 126 000 enseignants et travailleurs du secteur de l'Éducation de la province.

Les professeurs qui ont manifesté à l'extérieur du Centre des congrès veulent que le prochain premier ministre annule ces contrats de travail et en négocie de nouveaux avec les syndicats.

M. McGuinty a promis d'abroger la controversée législation qui a donné à son gouvernement le pouvoir d'imposer une convention collective aux enseignants. Mais plusieurs des manifestants ont déclaré qu'une telle initiative ne les incitera pas à voter pour le Parti libéral lors du prochain scrutin provincial.

«En fait, ça me met encore plus en colère parce qu'ils ont déjà appliqué la loi, et maintenant qu'ils n'en ont plus besoin, ils veulent la faire disparaître, ce qui ne change rien à notre situation», a affirmé Helen Lockhart, une enseignante au niveau secondaire depuis 13 ans.

M. McGuinty a confié avoir lui-même appelé les dirigeants syndicaux afin qu'ils demandent aux enseignants de reprendre les activités parascolaires mais Mme Lockhart - et d'autres professeurs manifestant à l'extérieur du Centre des congrès - ont clairement fait savoir qu'ils n'acquiesceront pas à cette demande.

Mme Lockhart a interrompu toutes ses activités parascolaires - incluant les trois groupes musicaux qu'elle dirigeait - et ne compte pas les reprendre tant que la convention collective, d'une durée de deux ans, sera en vigueur.