Des jeunes membres de gangs -et non seulement des mafieux, des motards, et d'autres protégés traditionnels- devraient pouvoir être admis au programme fédéral de protection des témoins dans le cadre de sa modernisation, soutient la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

La GRC veut également adopter des examens psychologiques intensifs pour les personnes qui seraient protégées, un centre de soutien national et un conseil consultatif externe qui superviserait le programme secret.

Ces changements sont décrits dans un document détaillé provisoire de la GRC sur la réforme du programme de protection des témoins de concert avec le ministère de la Sécurité publique et les provinces.

Le document a été complété en mai 2010, mais n'a été remis à La Presse Canadienne que récemment grâce à la Loi sur l'accès à l'information.

Laurence Trottier, une porte-parole de la GRC, a indiqué que certains changements avaient déjà été mis en place, mais elle a donné peu de détails. Elle a ajouté que le programme de protection des témoins continuait d'évoluer rapidement.

Le programme est administré par la GRC et offre des mesures allant de la protection temporaire à une réinstallation permanente et des changements d'identité.

Des révélations, faites il y a cinq ans, selon lesquelles une personne avait commis un meurtre lorsqu'elle était dans le programme ont provoqué un examen du programme et des discussions qui continuent à ce jour.

Le gouvernement fédéral travaille depuis des années à moderniser le programme de protection des témoins après les recommandations d'un comité des Communes, l'attentat de 1985 contre le vol d'Air India et des consultations approfondies avec les provinces.

Plusieurs provinces ont leur propre programme de protection des témoins, mais ils ne fournissent souvent que de l'assistance à court terme. De plus, l'obtention de nouveaux documents d'identité fédéraux pour les personnes protégées requiert la collaboration de la GRC.

Dans le document, la police fédérale soutient que peu importe si les provinces optent pour leurs propres programmes ou non, la GRC doit s'assurer que le programme de protection des témoins soit «mieux capable de répondre aux défis actuels» comme les gangs de rue et la violence.

La GRC propose d'élargir l'admissibilité au programme à davantage de témoins potentiels.

«Cette position démontre notre volonté d'assister nos collègues de la police municipale qui sont aux prises avec de la violence croissante dans leurs secteurs», peut-on lire dans le document.