Les personnes à mobilité réduite adressent des centaines de plaintes chaque année à l'Office des personnes handicapées du Québec pour dénoncer des problèmes d'accès.

Depuis trois ans, la division montréalaise de l'organisme provincial a ouvert en moyenne 570 dossiers portant sur l'accessibilité des lieux publics, souligne Gilles Bélanger, chef du service de soutien à la personne à l'Office.

«Les plaintes concernent surtout l'accès à des édifices, l'absence de porte électrique, l'accès aux restaurants, aux toilettes publiques, aux trottoirs, au métro», énumère M. Bélanger.

Ces statistiques ne rendent pas justice au taux d'insatisfaction, croit Linda, du RAPLIQ. «Il y a des gens qui ont peur de perdre leurs droits, des services, ou qui craignent des représailles. Certaines personnes âgées ont même peur de perdre leur rente.»

Le RAPLIQ traite de son côté de 150 à 200 plaintes par année, surtout liées à l'accessibilité des lieux publics.

Selon Mme Gauthier, les personnes à mobilité réduite font peu de bruit, mais sont plus nombreuses qu'on ne croit.

«En général, il y a de l'amélioration, mais le travail à faire est tellement cher et coûteux...», ajoute Gilles Bélanger.

Sa consoeur Claudine Delvoye, responsable de l'intervention collective régionale, salue d'ailleurs les efforts de la Ville, qui a adopté une politique municipale d'accessibilité universelle en 2011.

Une ligne téléphonique a notamment été créée en marge de cette politique, afin de joindre les citoyens à mobilité réduite en cas d'urgence. La bibliothèque propose également de livraisons à domicile au besoin. Mme Delvoye invite les entreprises, organismes et citoyens à emboîter le pas.

La STM a pour sa part présenté son plan d'action 2012-2015, qui offre une synthèse de ses projets. On prévoit notamment l'augmentation du nombre de bus accessibles et l'installation d'ascenseurs dans les stations Jean-Talon, Champ-de-Mars et Snowdon. D'ici à 2020, la STM prévoit que 100% de ses véhicules auront des rampes d'accès et que l'accessibilité universelle sera intégrée à tous les projets de réfection, de prolongement ou de raccordement du réseau souterrain.

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Pas facile d'accéder aux bureaux de la Commission

Ironiquement, une plainte a été déposée en août dernier contre la Commission des droits de la personne parce que ses bureaux sont difficiles d'accès. La plaignante en fauteuil roulant aurait vécu une très mauvaise expérience en tentant d'atteindre les locaux de l'organisme, rue Saint-Jacques. Pour arriver, il faut entrer dans un monte-charge restreint, derrière une porte très lourde. Le monte-charge tomberait en plus fréquemment en panne. Le RAPLIQ a vivement dénoncé la situation et le dossier n'est pas réglé. La Commission invoque le fait que leurs bureaux se trouvent dans un bâtiment patrimonial, où les aménagements sont souvent interdits.