Bibliothèque et Archives Canada planche sur un déménagement d'envergure, alors que l'institution s'apprête à transférer l'an prochain des milliers de documents de sa collection relatant l'histoire canadienne.

Entre autres pièces historiques figurant dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada figurent plus d'un million de documents de la Deuxième Guerre mondiale et une copie de la Gazette de Halifax datée de 1752. Les boîtes de documents seront transportées dans un nouvel édifice conçu pour améliorer la conservation de ces pièces.

La bâtisse de 34 millions $, dont les travaux ont commencé en 2009, devrait ouvrir ses portes l'an prochain. Elle abritera la majeure partie de la collection de Bibliothèque et Archives Canada, mais d'autres documents seront répartis dans une douzaine d'entrepôts.

«Cela représente énormément de préparations et de logistiques. C'est un peu comme déménager plusieurs appartements», a expliqué Sylvain Bélanger, directeur de la division de la gestion de la Collection analogue.

«En ramenant tout sous un même toit, nous aurons une vue d'ensemble plus précise et nous pourrons voir où nous en sommes», a-t-il poursuivi.

Le rapport sur la collection analogue, publié ce mois-ci, détaille l'état des 20 millions de documents publiés, 28 millions de photos, 400 000 enregistrements audio, 425 000 oeuvres d'art et 547 000 documents d'héritage musical, entre autres.

On rapporte également dans le rapport que les documents sont tous exposés à des risques constants.

«Le papier se dégrade. L'encre peut aussi endommager le papier sur lequel elle est couchée. Les enregistrements audiovisuels se détériorent et les appareils pour les écouter disparaissent», indique-t-on dans le rapport.

En 2003, un rapport de la vérificatrice générale à l'époque, Sheila Fraser, avait répertorié une série de problèmes concernant la conservation de ses documents.

«Le patrimoine de l'édition est à risque parce que les collections de la Bibliothèque nationale du Canada sont localisées dans des édifices qui ne répondent pas aux normes reconnues de température, d'humidité et d'espace pour ce genre de documents», écrivait-elle dans son rapport.

«Les pratiques de conservation en vigueur ne peuvent compenser les lacunes des infrastructures physiques.»

Mme Fraser avait notamment relevé qu'entre 1988 et 2003, l'institution avait subi 116 incidents de cause naturelle. La moitié environ était liée aux températures élevées et aux inondations, endommageant du même coup quelque 30 000 documents.

Les coûts de restauration avaient été estimés à 4,5 millions $.

Bibliothèque et Archives Canada n'a d'ailleurs pas été épargnée par les coupes annoncés par le gouvernement fédéral, et doit retrancher 9,6 millions $ de son budget.

Au moins 100 postes seront abolis et les programmes de subvention seront révisés à la baisse.

Ottawa affirme que ces compressions n'affecteront en rien les services offerts aux Canadiens, à l'heure où Bibliothèque et Archives Canada redouble d'efforts pour mettre en ligne le plus grand nombre possible de documents.