La ministre du Travail, Lise Thériault, doit réussir à contrôler la présidente de la Commission de la construction du Québec (CCQ), Diane Lemieux, ou encore la remercier, affirment ses employés en grève.

Mme Lemieux est devenue «le principale obstacle à la résolution du conflit», a fait valoir Serge Cadieux, du Syndicat des employé-es professionnel-les et de bureau (SEPB).

Ses membres sont en grève depuis quatre semaines, après l'échec de négociations tumultueuses.

Les discussions sont au point mort. Le syndicat jure ne pas avoir été convoqué pour poursuivre les négociations.

«L'attitude de Mme Lemieux et ses violations répétées de la loi entachent fortement la crédibilité de la CCQ, dont le rôle est de voir à l'application des lois et règlements dans l'industrie de la construction», a fait valoir le syndicaliste.

«La ministre Thériault doit intervenir de toute urgence et sortir de son mutisme.»

Le syndicat brandit des décisions de la Commission des relations de travail (CRT) pour justifier son ultimatum. Jeudi, le tribunal a déterminé qu'au moins trois briseurs de grève travaillaient à la CCQ pendant le conflit de travail. Plus tôt, la même instance a déterminé que près d'une trentaine de consultants en informatique oeuvrant dans les bureaux de la CCQ n'y étaient pas autorisés en temps de conflit de travail.

M. Cadieux qualifie l'organisation de «nid à scabs».

Impacts sur les travailleurs de la construction

La grève des 600 employés de la CCQ perturbe non seulement le dépouillement du vote de changement d'allégeance syndicale dans l'industrie, mais entraîne des retards dans l'émission de chèques pour les ouvriers.

Les paies de vacances des travailleurs de la construction sont émises par l'organisation. Selon M. Cadieux, ce sont les employés actuellement en grève qui s'acquittent normalement de cette tâche.

De plus, selon la FTQ-Construction et le Conseil provincial, des ouvriers sans cartes de compétence travaillent présentement sur les chantiers, parce que même s'il y a des inspections, le travail de bureau qui doit s'ensuivre à la CCQ ne peut être complété à cause de la grève.

La FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), qui représentent 70% des ouvriers, ont rencontré la presse, vendredi matin, devant les piquets de grève dressés devant le siège social de la CCQ.

Comme l'ensemble des organisations syndicales de la construction a refusé de franchir les piquets de grève du syndicat, qui est aussi affilié à la FTQ, le dépouillement du vote se fera par la CCQ mais sans la présence d'observateurs syndicaux.

-Avec La Presse Canadienne