L'homme d'affaires Lino Zambito a plaidé coupable, jeudi matin, à une accusation portée par le Directeur général des élections (DGE) pour avoir tenté de dissuader des opposants à la mairesse de Boisbriand de se présenter aux dernières élections municipales.

M.Zambito est propriétaire d'Infrabec, entreprise de construction qui obtenait plusieurs contrats à Boisbriand, ville de la banlieue nord de Montréal, et qui, depuis, a fait faillite.

En 2009, il a tenté de convaincre les deux seuls conseillers de l'opposition de Boisbriand d'accepter une entente afin que la mairesse Sylvie Saint-Jean soit la seule à se présenter aux élections.

M.Zambito avait été enregistré à son insu par un de ces conseillers, Patrick Thifault, en présence de l'autre conseillère, Marlene Cordato, et de la mairesse. L'émission Enquête, de Radio-Canada, a par la suite diffusé un extrait de cet enregistrement. Mme Cordato s'est présentée aux élections et a remplacé Mme Saint-Jean à la mairie.

L'année suivante, le DGE a remis un constat d'infraction à M.Zambito pour le motif que «le ou vers le 4 juin 2009, [il] a tenté d'obtenir qu'une ou des personnes s'abstiennent de poser leur candidature à un poste de membre du conseil lors de l'élection municipale tenue le 1er novembre 2009 en leur promettant un avantage».

L'homme d'affaires a d'abord plaidé non coupable, puis il s'est ravisé. Il plaidera coupable ce matin à sa comparution au palais de justice de Saint-Jérôme. Il devra payer une amende de 1000$ et il perdra son droit de vote pour cinq ans.

Collusion

En février 2011, Lino et Giuseppe Zambito, tous les deux administrateurs d'Infrabec, ont été arrêtés par l'escouade Marteau, tout comme Mme Saint-Jean et des employés de deux firmes de génie-conseil, Roche et BPR. Un autre ex-maire de Boisbriand, Robert Poirier, a été arrêté quelques semaines plus tard. Ils sont accusés d'avoir participé à un système de collusion en vue de partager des contrats municipaux.

Il y a deux semaines, toujours à l'émission Enquête, M.Zambito a révélé avoir organisé cinq soirées de financement avec la firme Roche pour Nathalie Normandeau, alors ministre des Affaires municipales. Des centaines de milliers de dollars auraient alors été recueillis pour le Parti libéral.

M.Zambito a soutenu que les dirigeants de firmes d'ingénieurs sont «les plus proches du pouvoir». Il s'est montré disposé à témoigner à la commission Charbonneau si cela ne l'incrimine pas dans son prochain procès.