L'Université de Montréal réfléchit à l'avenir de son Centre d'études et de recherches internationales (CÉRIUM). Un comité sera bientôt mis sur pied pour revoir la mission de ce prestigieux laboratoire d'idées, alors même que les prises de position publiques de son directeur général, Jean-François Lisée, suscitent un certain malaise au sein de la communauté universitaire.

«Il y a une réflexion en cours sur l'avenir du CÉRIUM, autant en ce qui concerne la recherche et son rayonnement que la structure et l'organisation», confirme Flavie Côté, porte-parole de l'Université de Montréal.

Cette réflexion est «normale» après huit années d'existence, soutient la porte-parole, qui ajoute que l'Université cherche simplement à faire un bilan des activités du centre.

Cela dit, la grogne que provoquent les multiples interventions médiatiques de Jean-François Lisée sera prise en compte par les hautes sphères de l'Université de Montréal. «Cela fera l'objet des discussions» du comité, dit la porte-parole.

Le CÉRIUM chapeaute une vingtaine d'unités de recherches au sein de l'Université de Montréal. Il leur offre une vitrine et leur facilite l'accès aux médias généralistes. Un mandat dont s'est acquitté Jean-François Lisée avec une redoutable efficacité.

Pourtant, des chercheurs interrogés par La Presse lui reprochent justement de manquer à son devoir de réserve. «Il doit choisir entre être un universitaire et un militant souverainiste», dit l'un d'eux.

Un autre lui reproche d'utiliser son titre de directeur du CÉRIUM pour signer des chroniques qui n'ont rien à voir avec les activités du centre. «Ça lui donne un vernis universitaire», raille-t-il.

Jean-François Lisée admet utiliser son titre lorsqu'il signe ses chroniques à L'actualité, qu'il juge toutefois «moins politiques» que son blogue.

«Quand je parle de politique américaine ou française, je demande aux médias de m'identifier comme le directeur général du CÉRIUM. Quand je parle de politique québécoise, on ne mentionne pas le CÉRIUM. Il faut être rigoureux dans la distinction. Est-ce que tous sont toujours contents? Non, mais il faut vivre avec cela.»