Au moins 582 femmes autochtones ont disparu ou ont été assassinées depuis 30 ans au Canada. Et ce chiffre ne représente que la pointe de l'iceberg, selon Jeannette Corbiere Lavell, présidente de l'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC).

«Il y en a beaucoup d'autres, sans doute plus d'un millier, mais nous n'avons pas les moyens de tout documenter. Des Inuites ont disparu après avoir quitté le Nord, par exemple, mais on commence à peine à se pencher sur leurs cas.»

Beaucoup de disparitions ne sont jamais rapportées, en raison de la méfiance qui règne souvent entre les autochtones et les corps policiers. Dans d'autres cas, les femmes disparues étaient seules au monde; personne n'était là pour s'inquiéter de leur absence.

L'AFAC réclame une enquête nationale sur ces centaines de disparitions et meurtres inexpliqués. Elle est appuyée par les Nations unies et par de nombreux groupes de défense des droits de la personne, comme Amnistie internationale. Selon ces organismes, c'est la seule façon d'espérer mettre un terme à cette tragédie silencieuse.