Un incendie si violent que les pompiers ont dû abandonner le combat a complètement détruit un immeuble de 16 logements en cette nuit de Noël, dans le quartier Vimont à Laval.

Les pompiers n'ont pu sauver le bâtiment, en raison notamment de la décision mal avisée des locataires du logement où s'est déclaré le brasier, au rez-de-chaussée.

Les flammes y auraient pris naissance dans le salon, pour une raison encore inconnue. Plutôt que d'alerter immédiatement les pompiers, les occupants auraient tenté d'éteindre eux-mêmes l'incendie en l'arrosant avec des casseroles. Vainement. Ce n'est qu'après qu'ils ont sonné l'alerte, indique le directeur du service des incendies de Laval, Alain Gauthier.

«Les gens ont essayé d'éteindre le feu avant d'appeler, ça a causé un délai qui ne nous a pas aidés. Le feu s'est rapidement propagé par les vides techniques (les endroits où passent les fils, la plomberie NDLR) sur les étages, et ça a été très difficile de le circonscrire malgré une bonne force de frappe de notre part au début. On a dû l'abandonner assez rapidement parce que la structure était fragilisée», explique le chef.

Tout le toit du grand bâtiment s'est complètement effondré. Il était dès lors impossible pour les nombreux sapeurs d'attaquer le feu par le haut.

«La structure était très fragile, on ne pouvait plus envoyer de pompiers sur les étages, vu le risque d'effondrement sur eux», poursuit-il.

Deux personnes parmi celles qui ont tenté d'éteindre le feu ont dû être transportées à l'hôpital pour y traiter des brûlures et coupures qu'elles se sont infligées lors de l'opération.

Quand celles-ci se sont rendues à l'évidence que le feu était hors contrôle, elles ont réveillé tout le monde dans la bâtisse, dont seuls cinq logements étaient inoccupés.

«Je dormais dans la chambre de mon cousin. On a été réveillés par le locataire du logement où le feu a commencé. Elle et son chum criaient au feu, et ils ont cogné à toutes les portes pour réveiller le monde», raconte Alec De Almeida.

Le garçon passait la nuit chez sa tante après le réveillon de Noël.

«Moi, ma soeur et mon cousin, tous nos cadeaux étaient là, et tout a pris feu. C'est fini c'est sûr», raconte le garçon, penaud.

Le bâtiment est incontestablement une perte totale. À l'exception de trois ou quatre logements, rien ne pourra être récupéré dans les décombres calcinés.

Le chef des pompiers indique que la plupart des résidants étaient à tout le moins assurés. Mais ce n'était pas le cas de la tante d'Alec.

La plupart des sinistrés ont pu trouver refuge dans leurs familles, et si ce n'est pas le cas, l'urgence sociale de Laval s'est chargée de leur fournir un toit temporaire.

Le drame vécu par ces familles a créé un mouvement de sympathie dans le quartier. Des gens se sont présentés sur les lieux pour remettre des cadeaux, encore emballés, aux enfants qui ont perdu les leurs. La police de Laval reçoit de nombreux appels de gens qui disent vouloir donner des vêtements, des jouets ou des appareils électroménagers.