L'adolescent de 13 ans qui aurait séquestré et fait subir le martyre en violant et mutilant une adolescente de son âge, jeudi soir à Repentigny, passera tout le temps des fêtes détenu en centre fermé.

Il était de retour devant la juge, ce mardi au tribunal de la jeunesse du palais de justice de Joliette.

Le procureur de la couronne, Me Alexis Marcotte-Bélanger, a d'abord ajouté un nouveau chef d'accusation contre le jeune. Il est maintenant accusé d'agression sexuelle grave en mettant la vie de sa victime en danger.

Il était déjà accusé d'agression sexuelle grave en «blessant, mutilant, défigurant». Cette accusation demeure, mais la nouvelle est plus grave.

«De nouvelles informations obtenues depuis mercredi nous permettent de déposer cette accusation», explique Me Marcotte-Bélanger.

Il est en outre accusé d'agression sexuelle armée, de tentative de meurtre, et de séquestration.

Le procureur s'oppose toujours à la remise en liberté du garçon, qui reviendra en cour le 31 janvier, cette fois pour son enquête sur remise en liberté. Une partie de la preuve sera alors soumise au juge qui devra déterminer si le jeune homme peut ou non recouvrer sa liberté en attente de son procès.

Rappelons qu'il est passible, si trouvé coupable, d'une peine maximale de trois ans de garde fermée. Il est trop jeune pour être assujetti à une peine pour adulte, ce que les procureurs demandent parfois pour des auteurs de crimes graves âgés de 16 ou 17 ans.

Me Manon Deschênes, l'avocate du garçon jusqu'ici sans histoire, étudiant au collège privé Saint-Jean-Vianney dans l'est de Montréal, a indiqué à la Cour qu'elle fera voir son client par un psychiatre d'ici le 31 janvier.

Il ne s'agit pas ici d'une évaluation psychiatrique sur son aptitude à comparaître ou sa responsabilité criminelle ordonnée par le Tribunal. Les résultats d'une telle évaluation sont forcément soumis à toutes les parties de l'affaire. Le résultat de l'évaluation que subira l'accusé dans ce cas sera vu seulement par son avocate, qui pourra ou non l'utiliser au procès.

Quant à la victime, une jeune fille modèle, très populaire à l'école Jean-Baptiste-Meilleur de Repentigny où elle étudiait en secondaire un, elle est toujours hospitalisée, mais se porte mieux. Elle a même remercié les dizaines d'amis et autres jeunes qui lui ont adressé des voeux de prompt rétablissement et de courage sur Facebook.

Rappelons que jeudi soir, l'adolescente, toute menue, aurait été attirée chez lui par son troisième voisin, qu'elle connaissait depuis l'école primaire. Malgré ses 13 ans, le jeune homme est un colosse, grand et large d'épaules. Mis à part son visage enfantin aux traits doux, il ressemble plutôt à un adulte. Un adulte qui en impose.

Dans le sous-sol de sa maison familiale, il aurait torturé et violé sa victime.

Pendant ce temps, les parents de celle-ci rapportaient sa disparition à la police de Repentigny, puisqu'elle n'était pas rentrée de l'école comme à son habitude.

Elle a finalement pu quitter d'elle-même la résidence de celui qu'on accuse d'avoir été son bourreau et rentrer chez elle vers 20h30, dans un état pitoyable.

Elle a indiqué l'identité de son agresseur aux policiers avant d'être envoyée à l'hôpital.