L'entrepreneur en construction Marc Saulnier, qui a déjà été associé à des Hells Angels, a finalement été contraint de se présenter devant la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), hier, pour répondre aux questions des enquêteurs.

Jeudi, un jugement rendu par Marie-Claude Lalande, de la Cour supérieure, a obligé le propriétaire de Fondations Marc Saulnier à obtempérer. L'homme d'affaires refusait de se présenter à la Régie à moins que son témoignage soit tenu confidentiel et sous scellé et que les questions ne portent pas sur les accusations criminelles portées contre lui en 2010. Le juge a rejeté tous ces arguments et Marc Saulnier a donc dû se présenter devant la RBQ, hier, sans condition.

L'enquête de la RBQ porte sur divers agissements de l'homme d'affaires. L'entrepreneur de Lavaltrie est entre autres accusé d'avoir frappé l'un de ses concurrents au cours d'un gala de boxe, en novembre 2010. Il aurait voulu lui passer un message, selon ce qu'a rapporté La Presse à l'époque. S'il est jugé coupable de cette accusation criminelle, Marc Saulnier pourrait perdre sa licence de la RBQ.

Croissance

Marc Saulnier travaille dans le domaine du béton, du coffrage et des grues depuis 12 ans. Son entreprise, Fondations Marc Saulnier, est devenue l'une des 15 plus grandes firmes de construction en quelques années, ce qui soulève des questions dans l'industrie. Au milieu des années 2000, l'entrepreneur a été associé en affaires à deux membres en règle des Hells Angels. Au cours d'une récente entrevue à La Presse, Saulnier dit avoir rompu ses relations avec eux, qu'il attribue à une erreur de jeunesse. Toutefois, un gestionnaire également proche des Hells s'est récemment joint à l'entreprise.

Hier matin, Marc Saulnier s'est finalement présenté à la RBQ, mais il était épaulé par une équipe de quatre avocats. Jeudi soir, ses avocats ont porté en appel la portion de la décision de la juge Lalande qui touche les questions que la RBQ pourrait poser sur l'affrontement au Centre Bell. Encore une fois, les avocats estiment que ces questions pourraient nuire à un procès juste et équitable. La Cour d'appel entendra la cause lundi.

Marc Saulnier soutient que ses droits seraient gravement atteints s'il répondait à des questions à ce sujet, notamment son droit au silence, à la protection contre l'auto-incrimination et à la présomption d'innocence.