«RDP est comme XL Foods. Les gens ne suivent pas les règles. Ce qu'ils disent et ce qu'ils font, c'est deux. Que Dieu vous bénisse [en français]. Je vous pardonne.»

C'est sur ce petit laïus que Richard Henry Bain a quitté la salle d'audience, hier, après sa deuxième comparution devant le juge Maurice Galarneau. L'homme, qui est accusé de l'attentat mortel du Metropolis, survenu le 4 septembre dernier, affichait deux plaies sur le crâne, hier matin, lors de son entrée dans la salle d'audience, au palais de justice de Montréal. Quand son avocate lui a demandé ce qui lui était arrivé, il a murmuré: «Un gardien m'a poussé.»

Divulgation de la preuve

M. Bain était de retour devant le tribunal pour la divulgation de la preuve, une formalité qui se déroule entre les avocats et qui se poursuivra au cours des prochaines semaines. Des expertises restent à terminer, a expliqué la procureure de la Couronne, Éliane Perreault. Par ailleurs, M. Bain a lui-même contribué à alourdir la preuve en donnant une entrevue téléphonique de 38 minutes à la station de radio CJAD, il y a quelques semaines. La Couronne compte verser cette conversation en preuve.

Vêtu d'un chandail Polo Ralph Lauren, M. Bain semblait assez détendu, hier. Il a regardé plusieurs fois dans la salle pendant la brève audience qui s'est tenue en Cour du Québec. Des proches de Denis Blanchette, mort dans l'attentat, étaient dans la salle.

Richard Henry Bain, 60 ans, fait face à 16 accusations, dont le meurtre prémédité du technicien de scène, 3 tentatives de meurtre contre 3 personnes différentes, voie de fait grave, possession de matières incendiaires, incendie criminel et mauvais entreposage d'armes à feu.

La prochaine audience de M. Bain a été fixée au 7 décembre.

Blessures

À sa sortie de la salle d'audience, l'avocate de M. Bain, Me Elfride Duclervil, s'est montrée préoccupée par les blessures de son client. Elle est allée le voir dans le quartier de détention dès après, et il lui aurait dit que l'événement était survenu dans l'autobus qui le transportait de la prison au palais de justice.

Me Duclervil a alors demandé à l'infirmière du centre Dollard-Cormier, un centre de réadaptation en dépendance qui a un local au palais de justice, et à une infirmière sur place d'examiner son client. Cette infirmière, Ginette Duclervil, est la soeur de l'avocate. L'infirmière a tenté d'aller voir M. Bain, mais elle s'est fait refuser l'accès.

Me Duclervil est alors retournée devant le juge Galarneau, dans l'espoir que celui-ci ordonne que l'infirmière puisse voir son client. Le juge a fait une recommandation à cet égard. Au moment de lever la séance, M. Bain s'est mis à se plaindre de ses conditions de détention, en comparant le centre de détention de Rivière-des-Prairies à XL Foods, l'usine de transformation de viande albertaine qui fait les manchettes ces jours-ci.

Selon Me Duclervil, M. Bain n'est plus à l'infirmerie de la prison. Il a été transféré dans une petite aile de la prison, où se trouvent deux autres détenus.