L'entrepreneur en construction Tony Accurso abandonne ses poursuites en diffamation contre la Société Radio-Canada et ses journalistes, a appris La Presse. Au cours des dernières années, l'homme d'affaires avait intenté trois poursuites totalisant 8,5 millions de dollars.

Deux de ces poursuites devaient être entendues cet automne. La première, de 2,5 millions, portait sur le reportage intitulé Le Fonds sous influence, de l'émission Enquête, diffusé en septembre 2009. Ce compte rendu d'Alain Gravel traitait des liens étroits entre Accurso et le Fonds de solidarité FTQ. Des anciens dirigeants du Fonds y affirmaient sous le couvert de l'anonymat que des dossiers des entreprises d'Accurso avaient été traités en priorité.

Tony Accurso jugeait que le reportage avait porté atteinte à sa réputation en dégageant «une impression générale à l'effet qu'il était un criminel ou à tout le moins une personne très douteuse».

La deuxième poursuite, de 3,5 millions, concernait un reportage d'Yvan Côté et Kai Nagata diffusé en janvier 2010. Selon le reportage, Accurso était présent au salon funéraire pour les obsèques de Nick Rizzuto fils, assassiné en décembre 2009. Dans sa poursuite, Accurso a soutenu qu'il était à l'extérieur du pays à ce moment-là.

Enfin, la troisième poursuite, de 2,5 millions, visait l'enquête de Marie-Maude Denis diffusée en novembre 2010 sur l'immeuble de condos situé au 6650, boulevard Couture, dans l'arrondissement de Saint-Léonard. La journaliste y affirmait qu'Accurso avait acheté et revendu cinq condos de l'immeuble, financé par un prêt provenant d'un syndicat affilié à la FTQ-Construction. Accurso avait jugé que le reportage échafaudait des théories mal fondées.

Le 10 août, Accurso a été arrêté par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), puis accusé au criminel dans une affaire de corruption alléguée de fonctionnaires de l'Agence du revenu du Canada. L'entrepreneur avait été arrêté la première fois en avril 2012 pour corruption en lien avec la Ville de Mascouche.

Joint au téléphone, l'avocat de M. Accurso, Louis Demers, n'a pas voulu commenter, tout comme Jean Pelletier, directeur de l'information télévisée de Radio-Canada.