Les assauts contre les gardiens de prison ont augmenté de 15% et l'usage de la force par ces derniers a crû de 30% au cours des trois dernières années, constate le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN). Les agents craignent que la situation ne s'aggrave avec la fermeture de l'établissement Leclerc à Laval, prévue l'année prochaine. Hier, une cinquantaine d'entre eux ont bruyamment manifesté sur leur moto pour demander une rencontre avec le ministre de la Sécurité publique.

La fermeture des 500 cellules de Leclerc entraînera le transfert des détenus vers les 11 autres pénitenciers de la province. Des prisonniers de groupes criminels opposés risquent de se retrouver dans la même prison, dénonce le syndicat, et de plus en plus de cellules hébergeront deux détenus plutôt qu'un. «Ce n'est pas bon pour la réhabilitation. Plus il y a de détenus dans un établissement, moins la réhabilitation se fait. Et pour les agents correctionnels, ils se retrouvent avec une surpopulation mécontente et plus agressive. Comme intervenants de première ligne, ils doivent vivre avec ça. Donc pour les deux, ce n'est pas gagnant», affirme Pierre Mallette, président national de l'UCCO-SACC-CSN.

Le syndicat a amorcé il y a une semaine une tournée des 52 pénitenciers du pays, dont 12 se trouvent au Québec. L'UCCO-SACC-CSN veut ainsi connaître les irritants que rencontrent les 7400 agents correctionnels dans leur travail. Le syndicat note entre autres l'augmentation du nombre de détenus souffrant de problèmes de santé mentale, la barrière de la langue avec des détenus ontariens transférés dans des prisons québécoises et l'accroissement de la population carcérale vieillissante. «On demande de plus en plus aux agents correctionnels d'être aides-soignants, d'être à l'écoute. On a besoin de plus d'agents correctionnels et de plus d'outils pour aider les détenus âgés», a dit Pierre Dumont, président de la région du Québec d'UCCO-SACC-CSN.

Rappelons qu'en avril dernier, le gouvernement Harper a annoncé la fermeture de deux pénitenciers et d'un centre régional de traitement pour les détenus psychiatrisés dans le but de faire des économies. Il a assuré que les détenus seraient tous déménagés dans des cellules libres.