Si plusieurs avaient le coeur gros hier matin, au lendemain de l'événement qui a failli coûter la vie à un petit garçon de 5 ans à la plage du parc Jean-Drapeau, les parents dont les enfants fréquentent le camp de jour Sunshine les ont renvoyés sans inquiétudes y passer une nouvelle journée.

«Je suis en larmes depuis ce matin. Je souhaite tant que le petit garçon aille mieux. Mais je ne peux rien dire contre ce camp. Ils ont toujours été bien attentifs avec nos enfants. Ce genre de chose peut arriver à n'importe qui, n'importe quand», croit Katia Capparelli, dont le fils fréquente le camp.

«Je suis éducatrice en garderie et je sais bien qu'il est si facilement possible de perdre de vue un enfant un instant. Je peux très bien m'imaginer ce qui s'est passé», dit une autre maman.

«Mes enfants sont là aujourd'hui, ça vous montre à quel point j'ai une confiance aveugle envers les moniteurs», a lancé une autre mère. Plus loin, ses filles et elle donnaient une accolade à une jeune monitrice qui semblait toujours ébranlée par les événements.

Le petit Manuel, qui a sombré pendant six à huit minutes dans les eaux du bassin, à 10h45 mercredi, fréquentait ce camp d'enfants géré par la paroisse catholique Notre-Dame-de-la-Consolata, dans l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie.

La main de la monitrice

Il faisait partie d'un groupe de 64 enfants accompagné par 21 moniteurs et responsables du camp, dont certains adultes.

«Mon fils dit que le petit était dans l'eau, et qu'il a lâché la main de la monitrice un instant. Ils l'ont perdu ensuite», a raconté une mère qui venait chercher son garçon au camp, hier en fin d'après-midi.

On connaît la suite: les sauveteurs du parc, puis les ambulanciers ont réussi à ramener un léger pouls chez l'enfant, après 20 minutes de tentatives de réanimation.

Hospitalisé à l'Hôpital de Montréal pour enfants, il était hier soir sous respirateur artificiel et se retrouvait dans un état toujours critique, mais stable. Il devait passer hier une batterie de tests visant à déterminer quelles séquelles il pourrait conserver.

Hier matin, le camp a publié un laconique communiqué de presse.

«Un enfant a été victime d'un malaise dans l'eau et a rapidement été transporté à l'hôpital où son état est considéré stable. Tous nos moniteurs étaient présents dans l'eau avec les enfants au moment de l'incident. Ils ont fait tout le nécessaire pour assurer la sécurité de l'enfant. Ils ont agi promptement et efficacement. Tous nos moniteurs ont suivi avec succès un cours de premiers soins avant d'être engagés», peut-on y lire.