«Sécurisez vos piscines, ou n'en achetez pas!» C'est le message que souhaitait lancer François Dufault à tous les parents dans les instants suivant la noyade de sa nièce de 2 ans, Marylou Rondeau, hier après-midi à Saint-Rémi, près de Châteauguay.

Pourtant, quelques heures après son cri du coeur, un autre bambin, âgé de 2 ans et demi, était trouvé inconscient dans la piscine de sa résidence à Sainte-Anne-des-Plaines.

Les deux enfants sont les 43e et 44e victimes de noyade en 2012 au Québec. C'est presque le double des années passées. L'an dernier à pareille date, 25 noyades s'étaient produites.

Vers 12h05, la fillette se trouvait dans la maison familiale de la rue Bédard à Saint-Rémi, avec ses parents et une tante, conjointe de François Dufault.

À un moment, elle a échappé un court instant à l'attention des adultes pour aller sur la terrasse bordant la piscine hors terre derrière la maison. La piscine était clôturée, mais il semble que le portillon n'était pas verrouillé ou que le verrou était défectueux. La petite aurait réussi à l'ouvrir.

«Son père était dans le salon. Il a eu un accident de travail et ne peut pas marcher. Ma copine pliait du linge et sa mère s'occupait d'un autre enfant. Marylou a donné un bec à son père. Puis ça a pris une seconde. Elle était là et une seconde après, elle n'était plus là», raconte François Dufault, qui n'a pas été directement témoin de la scène puisqu'il se trouvait chez le voisin avec des enfants de la famille.

C'est sa copine, la tante, qui a trouvé la petite quand tout le monde s'est rendu compte qu'elle n'était plus là.

Les parents et la tante ont aussitôt entamé des manoeuvres de réanimation.

«Les policiers sont arrivés, ils ont continué les manoeuvres, puis les ambulanciers sont arrivés», dit l'oncle.

«Les techniciens ambulanciers sont restés sur place pour pratiquer des manoeuvres pendant 15 minutes», explique le porte-parole de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie, Bruce Dyotte.

Quand ils sont repartis avec la petite vers le centre hospitalier Anna-Laberge, elle se trouvait toujours en arrêt cardiorespiratoire, dans un état critique.

Sa mère l'y a accompagnée. Vers 13h30, elle a appris au reste de la famille que Marylou était morte.

«À l'hôpital, ils ont réussi à avoir un petit pouls, mais ça s'est arrêté», indique M. Dufault.

Bouleversés

Tout l'après-midi, de nombreux voisins et amis sont passés pour réconforter la famille. Le père et la tante qui a trouvé la petite étaient particulièrement bouleversés.

«Il est trop tôt pour tirer une conclusion. Il s'agit d'une piscine hors terre. La clôture était-elle adéquate? Il y en a un, mais le verrou était-il en état de fonction? Ce sont des éléments que nous devrons analyser», explique Claude Denis, porte-parole de la Sûreté du Québec.

François Dufault a une hypothèse à ce sujet.

«La plateforme autour de la piscine est sécurisée, il y a une clôture. Mais il semblerait que le verrou n'était plus là. C'est un verrou à loquet, mais la tige qui bloque la porte n'était plus là. Peut-être qu'un des enfants l'a cassée», suggère-t-il.

La petite Marylou laisse dans le deuil, outre ses parents, deux frères de 4 et 6 ans.

44e noyade

Plus tard en après-midi, c'est sur la rue des Colibris à Sainte-Anne-des-Plaines, sur la Rive-Nord de Montréal, qu'un autre drame s'est joué. La famille d'un garçon de deux ans et demi a retrouvé la petite victime inanimée dans la piscine hors terre, vers 15h35. Les adultes ont tenté des manoeuvres cardio-respiratoires en attendant les secours. Les ambulanciers ont aussi tenté de réanimer le garçon durant son transport au centre hospitalier de Saint-Jérôme.

Son décès a finalement été constaté à l'hôpital, une heure après la noyade.

- Avec Émilie Bilodeau

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Le père sous le choc est tenu à l'écart pour rencontrer les policiers.