La meute de chiens de Sécur-Action, en faillite, a été au coeur d'une dispute à l'assemblée des créanciers de l'organisation, jeudi. Un créancier affirme que l'escouade canine a été vendue récemment au détriment des créanciers.

Sécur-Action a fait les manchettes à l'automne 2010 lorsque le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et la Sûreté du Québec (SQ) ont rompu leurs relations avec l'entreprise après enquête. Sécur-Action assurait alors la surveillance du quartier général de la police de Montréal et de la SQ. Son chiffre d'affaires excédait les 25 millions et l'entreprise comptait 1500 employés.

Hier, en plus de Sécur-Action, deux sociétés apparentées ont aussi tenu leur assemblée des créanciers, soit Strict Sécurité et Sécurité Serca. Les trois entreprises de l'homme d'affaires Éric Beaupré ont déclaré faillite le 5 juin. Lui-même est en faillite personnelle depuis le 21 juin.

Le créancier Gérard Farmer, ancien partenaire de Serca, a demandé ce qui expliquait ce transfert de l'escouade canine, en mai. La trentaine de chiens, les enclos et les contrats auraient été cédés à Élevage S.A. sans contrepartie. Or, cette entreprise est détenue par l'ex-conjointe de M. Beaupré, Anne-Marie Cudney. Jusqu'en novembre, Élevage S.A. était même présidée par Éric Beaupré. L'entreprise a été constituée en mai 2011.

Hier, Éric Beaupré a dit que Sécur-Action a cédé l'escouade canine à un tiers car elle était déficitaire. Il aurait lui-même assumé des arrérages de loyer et des salaires de cette division après la vente. «La business de chiens valait zéro. De toute façon, j'ai peur des chiens à mourir», a dit M. Beaupré.

Il affirme ne pas savoir où sont exactement les chiens aujourd'hui. Le syndic Brian Fiset, de Ginsberg Gingras, était séquestre de l'organisation depuis novembre. Il a dit que la division canine était une épine dans le pied. Gérard Farmer reproche au syndic de ne pas avoir donné suite à son offre d'acheter cette division en janvier dernier. Brian Fiset a promis de faire la lumière sur cette affaire.

Pas un sou

Les créanciers des trois entreprises (11,2 millions) ne récupéreront pas un sou, puisque les actifs du groupe ne valent plus rien. Le créancier garanti JD Factors perd environ 3,4 millions. L'organisation doit 1,8 million à 600 employés. Ils récupéreront un maximum de 3500$ chacun en vertu du programme gouvernemental de protection des salariés.

Le syndic explique l'insolvabilité du groupe par des pertes de contrats importants, des marges de profit insuffisantes sur certains contrats et une gestion déficiente. «L'entreprise vivait au-dessus de ses moyens et dépensait de l'argent qui ne lui appartenait pas», dit M. Fiset.