Le SPVM a récemment arrêté quatre policiers, dont deux des siens, et deux du Service de police de l'agglomération de Longueuil, dans la foulée d'une enquête sur des motards qui auraient sauvagement battu un policier de Montréal au Mexique.

La Presse a appris que certains de ces policiers sont soupçonnés d'être reliés à l'entourage des Hells Angels et qu'ils sont apparus sur le radar des enquêteurs qui travaillaient sur le dossier de l'incident mexicain.

L'enquête est toujours en cours et pour l'instant, les quatre policiers arrêtés ont été interrogés en cours d'enquête avant d'être libérés sans accusation, sans même signer de promesse de comparaître. Mais pourraient tout de même être accusés dans le futur.

«L'enquête se poursuit, nous avons d'autres démarches à faire dans ce dossier», a expliqué le commandant Ian Lafrenière du SPVM. Le dossier étant toujours sous enquête, il est difficile d'en savoir plus sur les détails le concernant.

Le 9 janvier 2011, un policier du SPVM en vacances aurait remarqué des Québécois reliés aux Hells Angels, près d'une discothèque de Playa del Carmen. Il avait entrepris de les prendre en photo, mais avait été découvert et roué de coups.

Dans cette affaire, deux Québécois présentés comme des proches des motards, Marc-André Lachance, 28 ans, et Shane Kenneth Maloney, 34 ans, ont été arrêtés après leur retour au pays. Ils sont accusés de complot et d'intimidation d'une personne liée au système judiciaire et leur dossier suit son cours.

Le dossier revêtait déjà un caractère particulier, car les faits reprochés se sont produits dans une autre juridiction. Il l'est encore davantage avec l'arrestation de policiers québécois.

Selon nos sources, les agents montréalais ont causé une commotion en débarquant au poste de police de Longueuil pour mener au moins une des deux arrestations mercredi. Des policiers longueuillois sont restés ébahis de voir un collègue se faire arrêter à son travail par un autre corps policier.

Hier, les discussions et rumeurs allaient bon train à l'interne, et les troupes se demandaient si d'autres arrestations étaient prévues. Car ils ont beau être policiers, ils en savent peu sur les raisons de l'arrestation de leurs collèges. Tout comme à Montréal.

«Si ce sont des ripoux, bon débarras», a confié un policier d'un des deux services visés, sous le couvert de l'anonymat.

Seule la haute direction du service de police de Longueuil avait été avertie à l'avance. «Le SPVM a informé notre direction qu'il allait procéder à l'arrestation de deux policiers municipaux dans le cadre d'une de ses enquêtes criminelles. Pour l'instant, il n'y a pas d'accusation. Entre-temps, les policiers sont suspendus avec solde, comme le prévoient les procédures», explique la capitaine Nancy Colagiacomo, de la police de Longueuil, qui entend collaborer avec le SPVM dans cette affaire.

À Montréal, un des policiers a été suspendu sans solde, et l'autre a été muté vers une «unité administrative», a indiqué le commandant Lafrenière.

Avec David Santerre