Ce n'est pas un hasard si des arrestations et des perquisitions en lien avec le mouvement étudiant surviennent à quelques heures du début du Grand Prix, dénonce le co-porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois.

«On peut se poser des questions sur le moment où ça arrive, au moment du Grand Prix. On peut se demander s'il n'y a pas un effet préventif, si on ne cherche pas un effet dissuasif ,au début d'une fin de semaine qui s'annonçait chaude», déclare M. Nadeau-Dubois.

Plusieurs manifestations étudiantes sont en effet organisées ce week-end, dans le cadre du Grand Prix, notamment ce soir, lors du cocktail d'ouverture.

Le co-porte-parole de la CLASSE s'inquiète aussi de voir la criminalisation qui entoure le conflit étudiant qui crée «un climat de peur». Il rappelle la présence de l'escouade GAMMA, créée en juillet dernier pour enquêter sur les mouvements marginaux et anarchistes, de même que les arrestations de masse lors de certaines manifestations et son propre interrogatoire par la Sûreté du Québec.

La nouvelle présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Éliane Laberge, s'inquiète aussi de la tournure des événements.

«C'est évident qu'on ne veut pas d'un Québec où les députés se font arrêter, où les jeunes se font perquisitionner chez eux, où les étudiants passent des journées entières en prison. On ne veut pas non plus d'un Québec où le gouvernement rejette du revers de la main un cri du coeur venant de toute une génération, qui n'est pas à l'écoute de toute une partie de la population.»

La crise aurait pu être réglée plus tôt, ajoute Mme Laberge en reprochant au gouvernement d'être responsable de l'impasse. «Le gouvernement a fait traîner en longueur une crise qui en arrive aujourd'hui à des événements sans précédant dans l'histoire du Québec ou du moins, qui ne sont pas arrivés depuis longtemps.»

Elle presse les élus de reprendre les négociations pour mettre un terme à la crise. Mme Laberge affirme être entrée en contact avec la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, la semaine dernière, mais ne pas avoir eu d'autres échos depuis.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a pour sa part préféré ne pas commenter les arrestations de ce matin.

Les trois organisations étudiantes s'étaient dissociées, au cours des dernières semaines, de méfaits commis en marge de certaines manifestations.