Près de 17 ans après être devenu délateur contre les Hells Angels, l'ancien tueur à gages Serge Quesnel intente une nouvelle poursuite contre l'État québécois, à qui il réclame maintenant 200 000$ en dommages pour avoir «retardé sa réhabilitation».

Quesnel jouit actuellement d'une semi-liberté qui lui permet des sorties de prison, mais on lui refuse toujours la libération totale.

Dans une poursuite déposée au palais de justice de Montréal, l'ex-délateur-vedette affirme que ses tentatives de sortie et de réinsertion sociale se sont longtemps heurtées à des fins de non-recevoir, alors que les autorités s'étaient pourtant engagées à lui fournir «des conditions de détention adéquates ainsi qu'un suivi et un soutien» pendant sa détention.

Son avocat, Me Julius Grey, rappelle qu'en 2009, le juge Yves Alain a accordé 80 000$ en compensation au détenu, en ajoutant que l'État québécois devait «faire preuve d'imagination» afin de lui fournir les services qu'il s'était engagé à lui procurer.

Or, Quesnel prétend dans sa poursuite que sa situation est demeurée très difficile par la suite.

«Pendant ce temps, le demandeur a continué à vivre dans des conditions d'isolement qui lui ont causé beaucoup de souffrance», écrit Me Grey, allant même jusqu'à parler de la «dépression» dont souffrait Quesnel, détenu depuis 1995.

Serge Quesnel exige maintenant 200 000$ en compensation parce qu'on a «retardé son processus de réhabilitation».

5 meurtres, 13 complots

Rappelons que Quesnel purge une peine de prison à vie pour les meurtres de Richard Jobin, Martin Naud, Jacques Ferland, Claude Rivard et Richard Delcourt, ainsi que pour 13 complots pour meurtre. Les victimes ont été tuées dans la région de Québec entre 1993 et 1995. Quesnel était devenu tueur à gages pour les Hells Angels, au moment où ceux-ci souhaitaient éliminer la concurrence à l'aube d'une guerre sanglante contre les Rock Machine et d'autres vendeurs de drogue. Après son arrestation, le tueur avait retourné sa veste et était devenu un délateur très important pour la Couronne.

Ses conditions d'incarcération, parfois jugées trop luxueuses, ont fait couler beaucoup d'encre.