Bien qu'accusé de vol et de fraude aux dépens de sa ville, le maire des Îles-de-la-Madeleine refuse de démissionner. En revanche, il ne siégera plus à la direction de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) «pour protéger la notoriété de l'organisation», a fait savoir son président Bernard Généreux.

Ce dernier a assuré à La Presse qu'il n'a pas poussé le maire vers la sortie. Mais il estime que celui qui était jusqu'à hier membre de son comité exécutif a pris la meilleure décision qui «épargnera certaines associations malfaisantes ou perceptions négatives» avec la FQM.

De son côté, le maire Joël Arseneau n'a pas accordé d'entrevue. Mais il a indiqué dans un courriel que cette démission lui permettra de se «concentrer à défendre» son «intégrité avec l'énergie qui a toujours caractérisé [son] engagement au service des îles de la Madeleine et des Madelinots».

Hier, La Presse a révélé que Joël Arseneau a été accusé d'une «fraude de plus de 5000$» au détriment de sa municipalité à la suite d'une enquête menée par l'escouade Marteau. La valeur de la fraude serait d'environ 15 000$. Fait surprenant, l'accusation déposée le 9 février était passée inaperçue. Dès le lendemain, le maire s'était envolé pour Paris puis pour le Burkina Faso dans le cadre d'une mission pour la Fédération canadienne des municipalités (FCM).

Dépenses non remboursées

Mais une deuxième accusation criminelle est tombée hier matin au palais de justice de Havre-Aubert: vol de plus de 5000$, toujours aux dépens de sa municipalité.

Cette enquête est en lien avec une affaire nébuleuse de dépenses réglées de 2007 à 2010 avec la carte de crédit de la Ville. Ces dépenses étaient liées aux activités de M. Arseneau à titre de membre du comité exécutif et administrateur d'organismes représentatifs telles la conférence régionale des élus, la FQM et la FCM. Il se serait fait rembourser ces dépenses par les organismes concernés, mais aurait omis de remettre l'argent à sa municipalité.

Mercredi, le maire Arsenault s'était dit «très surpris, étonné et surtout déçu de la tournure de cette affaire. Je pensais bien que cette question administrative (un compte à recevoir) était réglée depuis 2010».

À la FCM, on a dit avoir lu «ce qui a été rapporté dans les médias» mais il n'est pas question de demander à Joël Arsenault de quitter son poste, a indiqué un interlocuteur du siège d'Ottawa à La Presse avant de raccrocher subitement. Le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, n'a pas souhaité commenter, d'autant plus qu'une plainte est aussi «en cours de traitement» au Ministère. «Nous allons laisser les procédures judiciaires suivre leur cours», a indiqué sa porte-parole Julie Boivin.

Le maire Arseneau comparaîtra le 5 mars, mais devra se présenter au préalable le 29 février à la SQ pour son identification.