Avant de se pendre dans sa cellule avec les draps de son lit, Paul Laplante aurait écrit une lettre expliquant pourquoi il a choisi de commettre l'irréparable.

Cette lettre aurait été trouvée dans la cellule où il s'est enlevé la vie. Il faut dire que s'il l'avait écrite dans les jours précédents ou avait tenté de la poster, elle aurait été très probablement interceptée et des mesures particulières auraient pu être prises pour tenter de prévenir son suicide. Car le courrier sortant est généralement lu et, dans certains cas, censuré par les agents correctionnels du quart de nuit.

Impossible toutefois de savoir si cette lettre permettra d'en savoir plus sur la version des faits de l'homme qui selon son avocat, Me Marc Labelle, a clamé son innocence jusqu'au bout.

Par ailleurs, le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Sylvain Lemaire, estime que rien n'aurait pu être fait de plus, avec les ressources dont ses hommes disposent, pour éviter le décès de Paul Laplante.

Il explique que Laplante a été évalué à son arrivée en prison, et qu'il n'a «pas été évalué comme suicidaire».

«Mais vous savez, même des psychologues peuvent s'en faire passer», ajoute-t-il.

Et le simple fait qu'il était un personnage hautement médiatisé accusé d'un crime des plus graves n'est pas un motif pour le surveiller plus que d'autres.

«Des accusés de crimes moins graves et peu médiatisés peuvent à l'opposé être suicidaires», remarque-t-il.

Évidemment, dit-il, avec plus de gardiens, des prisons moins peuplées, peut-être aurait-on pu consacrer plus de temps à la surveillance directe de Paul Laplante.

«Dans le temps, il y avait une prison sur Parthenais, où tout le monde faisait son temps dans une cellule fermée, surveillé aux quelques minutes, mais ça a été jugé inhumain», rappelle-t-il.

L'avocat qui a représenté Paul Laplante jusqu'à ce que celui-ci comparaisse en décembre, Me Robert La Haye, refuse lui aussi de blâmer la surveillance effectuée à l'établissement de détention de Rivière-des-Prairies.

«Comme détenu, peu importe la surveillance, si sa décision est prise, il va réussir à s'enlever la vie sans qu'il y ait négligence. Il y a toujours un moment où un gardien est distrait, intervient auprès d'un autre détenu ou va à la salle de bain. Et le détenu en profitera», conclut-il.