Les histoires de tabassage par des fiers-à-bras se sont multipliées à Montréal au cours des dernières années.

Au moins trois personnes reliées directement ou indirectement au monde de la construction en ont été les victimes, en particulier Joe Borsellino, du groupe Construction Garnier.

L'entrepreneur qui obtient de gros contrats à la Ville de Montréal a été passé à tabac au cours de l'été 2009. Il aurait passé plusieurs heures en salle d'opération, mais a refusé de porter plainte. Il a raconté être tout simplement tombé.

Toujours au cours de l'été 2009, un autre homme d'affaires a été intercepté et frappé au visage alors qu'il roulait sur le boulevard du Mont-Royal à Outremont. Les agresseurs d'Elio Pagliarulo auraient fait comprendre à la victime qu'elle devait payer ses dettes de 1,4 million à un autre entrepreneur qui, lui aussi, a de gros contrats avec la Ville. Le dossier s'est retrouvé devant la justice en septembre dernier, mais s'est dégonflé parce que M. Pagliarulo a décidé de ne plus témoigner.

Un entrepreneur célèbre a connu la même mésaventure devant un chic restaurant du centre-ville en 2008 devant témoins.

Enfin, une autre histoire de passage à tabac a aussi retenu l'attention au cours des derniers mois. Elle concerne Pierre A. Chapuis, l'ex-DG de l'arrondissement Outremont, aujourd'hui directeur des travaux publics. Ce haut fonctionnaire a été agressé à coup de bâton le 7 mai au matin, alors qu'il descendait de sa voiture pour entrer dans son bureau, avenue Davaar.

Pierre A. Chapuis avait piloté la réalisation du Centre communautaire intergénérationnel (CCI) d'Outremont. La facture totale de cette construction, confiée à la firme Dessau-Soprin, a bondi de 6,6 à 11,4 millions.

La SQ, en particulier la brigade Marteau, enquête depuis des mois sur ce dossier. Aucune arrestation n'a encore été faite à la suite de cette agression, faute de piste sérieuse, indique le Service de Police de Montréal.