Omar Khadr a finalement assisté à son audience jeudi après que le juge l'eut avisé qu'il serait traîné de force devant une commission militaire à la base américaine de Guantanamo s'il persistait dans son refus de se présenter.

L'audience a été suspendue durant plusieurs heures parce que Khadr refusait d'y assister, estimant que les autorités voulaient l'humilier en l'obligeant à porter des lunettes noires et des protecteurs d'oreilles pour un transfert, dans une camionnette sans fenêtres, de sa cellule jusqu'au tribunal.

Quand le colonel Patrick Parrish a informé les avocats de Khadr que leur client serait mené de force jusqu'à la salle d'audience, le jeune homme a cédé, se plaignant toutefois d'intenses douleurs aux yeux.

L'audience s'est finalement déroulée après la pause du midi, les avocats de la poursuite présentant une vidéo de Khadr en train de manipuler un engin explosif artisanal.

Les audiences préalables au procès tentent de déterminer si les confessions incriminantes faites par Khadr peuvent être utilisées comme preuves durant son procès qui doit commencer en juillet.

Les avocats de défense soutiennent que ces aveux ont été obtenus sous la torture alors que ceux de la poursuite nient que Khadr a été maltraité. Selon le témoignage d'un agent du FBI, les interrogatoires qu'a subi le jeune homme se seraient déroulées de manière pacifique.

La poursuite fait également pression pour obtenir le droit de mener son propre examen indépendant de la santé mentale de Khadr, une proposition à laquelle la défense s'oppose.

Né à Toronto, Omar Khadr est accusé d'avoir tué un soldat américain et d'avoir posé d'autres gestes terroristes en 2002, alors qu'il était âgé de 15 ans.

Son audience est la première depuis janvier 2009, moment où le président américain, Barack Obama, a promis de fermer la prison de Guantanamo et de mettre un terme à la commission militaire.